• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de lermontov

sur Ariane complote avec Racine et Molière


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

kalachnikov lermontov 20 avril 2015 09:40

@ Ariane Walter

Le théâtre, c’est le royaume du mensonge, quand même ( hors la tragédie grecque, qui n’est pas du théâtre, et est singulière et unique.)

Racine était rigoriste, attaché à la lettre, c’est lié à son enfance, il est issu d’un milieu catholique rigoriste, justement (et si je me souviens bien). Et il y a une différence majeure entre Molière et les deux autres, c’est qu’il était aussi acteur, et homme de troupe. C’est via ce genre de choses que le réel influe, coment le caractère qui est natif se développe et se révèle, et pas via des évènements ; un drame comme la mort de la mère dans l’enfance frappe bien des individus mais n’a pas le même impact chez chacun. Come dit Dostoïevski, une pierre peut écraser l’un tandis que l’autre la porte allègrement.

De toute façon, quand tu vois l’évolution historique des formes, comme nous vivons dans une époque ayant érigé le Mensonge absolu en dieu, il est facile de déterminer où se trouve le vrai : dans la poésie, forcément. La populace de nos jours idolâtre le réel, un bon signe selon elle, alors que rien n’est plus faux et moins réaliste que le naturalisme. Tous ces essayistes à la noix qui babillent avec leurs idées grossières et superficielles, dans tous les domaines d’ailleurs, ces intellectuels à la noix, ces romanciers du vide et du néant, et ces dramaturges, certes dramatiques mais surtout du fait de leur médiocrité (il y a des exceptions, bien sûr). Il y a des génies purs sans doute, autour de nous, quelque part, la nature s’incarne toujours dans sa totalité, mais nous ne les connaîtrons peut-être jamais, déjà avec un décalage comme d’habitude ; ce n’est pas à nous déjà qu’ils parlent, ils ne parlent à personne et se contentent de dire et signifier. Puis, il y a un hiatus, insurmontable je pense, qui s’est fait entre production et diffusion ; dans une histoire se déroulant idéalement, nous devrions tous être poètes et chamanes à l’heure qu’il est, mais bon, par paresse ou épuisement, par faiblesse de l’âme, les hommes, ayant l’oeil interne clos, préfèrent l’art du cirque qui balbutie et n’en finit plus ; la frénésie et l’agitation comme apparence de vie. C’est comme ça, il faut en prendre son parti.

’Mon histoire fut lentement racontée,
peu à peu dévoilée,
et c’est une histoire atroce en vérité,
une histoire qui parle de corps violenté,
de nature massacrée,
l’histoire de la vie même dévoyée,
malmenée,
l’histoire de la Beauté bafouée,
foulée aux pieds...’


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès