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Commentaire de JC_Lavau

sur Comment devient-on incroyant au mythe de la Sainte Dualité ?


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JC_Lavau JC_Lavau 20 avril 2015 10:38

Un point à ajouter aux quinze autres :

  • Une grosse faribole qui ne passe pas : le conte de la « réduction du paquet d’onde ». Voici en gros l’idée : une onde de vague-connaissance-statistique quitte l’émetteur en se propageant dans toutes les directions simultanément, puis par miracle se rassemble à vitesse supraluminique voire infinie sur sa destination. Avec en prime la confusion entre une réaction d’absorption et l’intervention d’un animal macroscopique appelé « observateur », qui fait une « mesure ». En prime supplémentaire le délire personnel d’Eugen Wigner selon qui c’est le psychisme de son observateur qui, etc. Agacé, Erwin Schrödinger avait poussé le bouchon plus loin avec son apologue narquois du chat ni mort ni vivant tant que l’auguste physicien de l’auguste secte Göttingen-København-Wigner n’a pas encore penché son auguste sapience et son auguste psychisme sur la boîte où se déroulait la macabre expérience. Mais octante ans après, la secte hégémonique n’a toujours perçu à quel point Schrödinger se foutait respectueusement de leurs augustes gueules, ni pourquoi.

Une entrée de bibliographie à ajouter après Georg Joos :

C.H. Townes, A.L. Schawlow. Microwave Spectroscopy. McGraw hill 1955, Dover 1975.

Une discussion à ajouter :

Autre problème sous-évalué par nos grands chefs et leurs grands ancêtres  : la continuité du domaine électromagnétique. A quel moment passe-t-on du domaine des champs à celui des corpuscules ?

Pour qui a fait de la radioélectricité, même au niveau de l’amateur éclairé, pas de lézard : c’est bien une affaire de champs.
Dans toute l’électrotechnique aussi, à deux exceptions périphériques près :
Les matériaux ferromagnétiques et ferrimagnétiques sont tous ressortissants de coopérations de spins atomiques dans le cristal, et d’ondes de spins. Lesquels sont tous soumis à la limite atomique : chaque spin bascule par quantum de Planck entier.
Les tubes à gaz, qui avaient fugitivement tenu la place actuelle de l’électronique de puissance en silicium, notamment des diacs et triacs, sont naturellement soumis à la quantification des niveaux atomiques dans les gaz (monoatomiques). Leurs variantes d’éclairage servent toujours.

Sauf des pionniers en 1933 (Cleeton et Williams), pour l’essentiel il a fallu attendre la fin de la 2e guerre mondiale pour avoir des moyens expérimentaux pratiques pour faire de la spectroscopie dans le domaine micro-ondes. Il est bien établi à présent que des molécules diatomiques et polyatomiques ont des modes d’absorption, voire d’émission bien quantifiés par leur moment angulaire en rotation, et que ces modes sont d’autant plus activés spontanément que la température du gaz est élevée. De ces degrés de liberté découlent tous les exposants en et qui rendent les calculs d’aérodynamique supersonique si joyeux et jouissifs.

Doit-on en déduire que dans le domaine micro-ondes, c’est en fini du caractère ondulatoire, et que ça y est, on a des corpuscules de lumière ? Voire ! Car les émetteurs utilisés, tubes à vide, répondent toujours à l’électromagnétisme selon James Clerk Maxwell. Encore une fois, ce qui est quantifié, ce sont les absorbeurs, qui sont aussi émetteurs si leur énergie est suffisante (température ou effet maser).

Si l’on veut avoir une physique unique d’un bout à l’autre du spectre électromagnétique, le tout-corpuscule défaille quand la longueur d’onde augmente. Tandis que le tout-ondulatoire tient la route jusqu’au bout du spectre gamma ; il suffit de ne plus bannir les absorbeurs du champ de vision du théoricien.

Mes excuses pour cette présentation progressive. Tout se passe comme si j’avais le cerveau lent...


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