Dézinguer Valls est proprement jubilatoire
: il faut dire qu’il y va de l’honneur de la profession d’humoriste ou de
pamphlétaire, voire de simple commentateur.
Encore qu’il y ait quelque injustice à
ironiser sur quelqu’un qui se découvre une grande cause nationale à défendre ,
non ! vous faites erreur ce n’est pas le chômage et la désespérance, péripéties auxquelles on est
accoutumés.
La grande trouvaille, c’est de découvrir qu’il y a de
l’antisémitisme et que les Musulmans ont mal à leur islamité.
Car, avant le 11 janvier, chacun sait qu’il
n’était pas mal vu d’être Musulman : d’ailleurs, c’est pour sortir de ce
douillet cocon que les frères Kouachi - qui n’en pouvaient plus d’être l’objet
des attendrissements les plus divers - ont entamé leur meurtrière cavale.
Alors on va légiférer - la loi Gayssot expliquait
déjà aux historiens dans quel sens ils doivent orienter leurs recherches et
faisait déjà un délit d’une opinion - on va maintenant fliquer le Net, cet
insupportable espace de liberté.
On ne sait trop comment ils vont y arriver mais il suffit sans doute de bannir
certains mots derrière lesquels on va soupçonner des arrière-pensées délétères
pour évacuer quelques misérables opinions du champ de la liberté.
Ou encore de criminaliser certains gestes
d’insoumission comme la quenelle.
Enfin si la grande cause nationale est
gérée telle que le fut l’affaire Dieudonné, interdit de parole à la télévision
mais plus audible que jamais dans l’opinion depuis que Valls a
assuré sa promotion et son service après-vente, on peut s’attendre à un bilan contrasté....