Bonjour,
Robert Gil.
« Les exclus sont occupés à survivre et non à
faire la révolution ! Et pourtant, si tous les laissés pour compte, ceux
qui n’ont plus rien à perdre décidaient de ne plus vouloir mourir de faim et de
froid, que risqueraient-ils ? Rien ! »
Eh oui, nous
sommes nombreux à nous être posé la question, et à continuer de nous la poser. J’en
ai même rêvé dans un article de 2012, « La
révolte des gueux (2) », qui faisait suite à un article de 2009, « La révolte des
gueux ».
Hélas ! la plupart de ces sans-abri sont trop
esquintés par la vie pour être réactifs, pour pouvoir encore brandir l’étendard
de la révolte. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, j’ai pu suivre en
quelques occasions une amie militante dans des maraudes de rue. Le résultat est
sans appel : la plupart des SDF sont trop démolis pour s’investir, ne serait-ce
qu’un minimum dans de simples manifestations.
Et c’est
ainsi qu’en 1998, 1 million de
personnes se sont réunies sur les Champs-Elysées pour fêter un titre de
football alors que nous n’étions que 8000
au printemps de cette même année dans une manif contre l’exclusion organisée
pourtant par des dizaines d’associations. Comble de l’horreur sociale : en
automne 1998, les chasseurs ont réuni à Paris 300 000 personnes venues là protéger leur droit de tuer sans
entraves !