@bibou1324
Autant que je me souvienne, quand je bossais dans la vallée du Grésivaudan, certains chasseurs de la chaîne de Belledonne chassaient toute l’année le gros gibier. ça pétaradait même en plein hiver dans les montagnes. Les congélos dans la vallée étaient pleins de bêtes à poils sans bracelet et le trafic de viande sauvage allait bon train.
Stérilité du débat : le loup provoque des débats passionnés, depuis toujours. Il faut essayer de sortir de l’émotionnel et prendre ce problème à bras le corps.
Loin d’être stérile, au contraire, ce débat est au centre des contradictions qui traversent nos sociétés techno-scientistes.
Pendant des siècles, on a massacré les animaux sans se poser de question. Les loups, les ours, les lynx. Chaque jour, dans nos abattoirs concentrationnaires, on liquide des milliers d’animaux dans des conditions qui d’ailleurs nous font honte.
Pendant des siècles, on a cru que la nature était open bar. Quand les premiers explorateurs ont parcouru le monde, les quantités d’animaux rapportés par témoignage étaient phénoménales. Les bandes de requins comptaient des dizaines de milliers d’individus. A Maurice, il fallait marcher sur les 3 millions de tortues pour arriver à terre. Nous avons massacré de nombreuses espèces aujourd’hui disparues, comme l’oiseau géant (3M de haut), les tigres de Tasmanie, et bien d’autres.
Et soudain, dans les années 60, certains ont tiré la sonnette d’alarme, parfois avec les arrières pensées fort bien décrites par JC Lavau et on pourrait rappeler que le WWF a été créé par le Prince Philip, un raciste eugéniste convaincu qui rêve de se réincarner en virus pour exterminer l’humanité. Voilà le modèle de l’écolo terrorisme.
Ils jouent sur nos émotions et notre sentimentalisme, nous culpabilisant pour nous enfermer dans leur dynamique Hégélienne (problème -réaction - solution).
Le débat est pourri. Nous en sommes à la phase réaction (le biotope part en couille), et évidemment, LA solution est celle proposée par la World Company, qui n’est évidemment pas la bonne.
Le loup nous pose une question : quelle société voulons nous ? Quelle place pour la faune sauvage ? Quid des espèces invasives exogènes (crapaud buffle, tortue de Floride, écrevisse américaine, frelon asiatique, moustique tigre, le silure, piranha (si si aussi) les plantes exotiques, ........).
Ce débat n’est pas stérile, au contraire il est vivant. Sa stérilité apparente provient du fait qu’il n’y a pas de solution simple, ce que nos cerveaux formatés au rationalisme scientiste (et non scientifique) et au consumérisme compulsif de tout et n’importe quoi, y compris les débats de fond, refusent d’affronter.
La presque totalité du territoire français est l’œuvre de l’homme. Nos champs, forêts, sont nos œuvres. Je crois qu’il ne reste plus qu’un tout petit bout de forêt primaire dans le Jura en Métropole. Nous sommes les jardiniers de notre sol et de notre environnement depuis des millénaires.
Cette maîtrise du territoire nous a fait oublier que la nature nous était hostile, et qu’on se demande toujours ce qu’on fout là au milieu des bêtes sauvages. Aux USA, on sait qu’en forêt on croise des ours, des orignaux, des serpents, des loups, des pumas. Et les accidents sont nombreux. L’automne 2014 a été sanglant niveau ours qui ont fait un carton avec les promeneurs (Fukushima décime la faune nord-américaine, et le gros gibiers crève de faim, tout comme les mammifères marins).
Peut-être que notre raison d’être sur cette planète est d’amener vers nous les animaux, de les individualiser à notre image, les sortir de leur esprit groupe. Vaste débat. Il y a même des mecs qui arrivent par imprégnation à vivre avec des crocodiles. Les chevaux sont télépathes et les plus intelligents capables d’extraire une racine cubique (chevaux d’Elberfeld). Les vaches adorent la musique, certaines savent ouvrir des serrures, actionner des pompes à eau. Les corbeaux sont d’une intelligence redoutable, font le deuil de leurs parents, que dire des éléphants ? ....)
Plus le temps passe, et plus je me dis que nous ne sommes pas d’abord des individualités, mais d’abord le fruit d’un esprit collectif, au sein duquel et en fonction du type de société, nous sommes plus ou moins individualisés. C’est duraille pour l’égo.
Cette histoire du loup nous renvoie à la sortie du Paradis. Un bail.