@ La Plume à Gratter
Sauf erreur de ma part, Ghlam n’était que très difficilement expulsable, compte tenu du fait qu’il était venu en France dès l’âge de 10 ans dans le cadre du regroupement familial. Et son pedigree avant les évènements qui ont coûté la vie à un jeune femme ne relevait manifestement pas, en l’état de ce que l’on connait de son passé, d’une telle mesure, eu égard à son statut particulier sur le sol français.
Dans l’expression « plus ou moins étroite » concernant la surveillance de la DCRI, il y a justement le « plus ou moins » qui permet à certains d’échapper à une observation permanente des faits et gestes. Pour ce qui concerne l’arsenal de Ghlam, il semble avoir reçu des instructions pour se le procurer à une adresse précise, cela peu avant la commission des faits criminels. S’il avait été sous surveillance permanente, cela aurait pu se voir, mais ce n’était pas le cas, les enquêteurs ayant estimé, en fonction de ce qu’ils savaient de l’individu à ce moment-là, qu’une telle surveillance ne se justifiait pas. Il est évidemment facile de les pointer du doigt après coup !
D’autre part, je maintiens, pour des cas comme Ghlam et Coulibaly, l’expression « largement imprévisible », précisément parce que rien leur passé ne semblait indiquer un passage à l’acte terroriste. Je vous fait remarquer que je n’ai pas cité les cas de Mérah et des frères Kouachi pour lesquels je pense aussi qu’il y a eu de graves défaillances.
Sur l’assassinat de Chloé, si l’individu était effectivement un délinquant violent notoire, rien dans son passé judiciaire ne laissait penser qu’il puisse enlever, violer et tuer une gamine, aucun de ses délits antérieurs ne laissant, par leur nature, laisser présager une telle évolution vers le crime d’une gamine. Sans doute faut-il, pour des individus de ce type, revoir les conditions d’expulsion définitive, celles-ci n’ayant en l’occurrence pas été totalement réunies, malgré une décision d’expulsion du parquet.
A noter que si les remises de peine sont parfois trop importantes, c’est dû à un cumul qui ne devrait sans doute pas permettre d’aller au delà du quart de la peine prononcée. Mais contrairement à ce qui est trop souvent réclamé, il est impératif de maintenir une possibilité de remise de peine afin de laisser un espoir de sortie anticipée aux prisonniers, ne serait-ce que pour la sauvegarde du personnel pénitentiaire, infiniment plus en danger face à des détenus n’ayant pas l’ombre d’une chance de voir allégée leur peine. En résumé, le bâton doit s’accompagner d’un minimum de carotte !