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Commentaire de Philippe VERGNES

sur L'homme est un roseau pensant agité de biais cognitifs


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Philippe VERGNES 25 avril 2015 14:11

@ l’auteure,


Merci pour cet article.

Un petit rappel toujours utile pour dénoncer le culte Ô combien mensonger de la toute puissance de notre « rationalité ». (Tout du moins de celle des « puissants » qui nous dirigent... droit dans le mur.) Alors que chaque jour, des situations de la vie courante nous démontrent que la raison n’est que l’esclave des passions (« La raison est et ne doit qu’être l’esclave des passions ; elle ne peut jamais prétendre remplir un autre office que celui de les servir et de leur obéir », David HUME).

Une remarque cependant. Vous écrivez, à propos du biais cognitif de la régression vers la moyenne, que :

« Le phénomène de la régression vers la moyenne illustre particulièrement bien une des difficultés de notre cerveau : il tend à vouloir trouver des causalités partout alors qu’il n’y a souvent rien d’autre à considérer qu’un aléa statistique. Comme pour les blâmes et les récompenses de l’instructeur ci-dessus, nous sommes pris au piège d’une contingence malheureuse. C’est triste à penser, mais si l’on tend à se montrer aimable avec les gens quand ils nous sourient et au contraire à leur faire grise mine quand ils nous snobent, la régression vers la moyenne implique automatiquement que nous seront récompensés de notre attitude hostile et pénalisés pour notre gentillesse. » (C’est moi qui souligne)

Est-ce une conclusion de l’un des auteurs que vous citez en bibliographie (auquel cas je n’aurais pas relevé ce détail en les lisant) ou bien est-ce le fruit de votre propre déduction concernant ce biais cognitif ?

Quoiqu’il en soit, dans un cas comme dans l’autre, l’exemple cité commet une confusion entre le registre cognitif et le registre affectif de notre personnalité. Le phénomène de régression vers la moyenne étant un biais cognitif, il est sans objet dans le fait de se montrer aimable ou non envers autrui.

Cette attitude relève de l’affectivité propre à chaque individu et non pas de sa cognition. (Ici, entre plutôt en ligne de compte la règle de réciprocité indispensable au maintien du lien social, cf. Robert CIALDINI, Influence et manipulation.)

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