Le danger d’une guerre nucléaire intentionnelle est extrêmement faible. Au sujet de la Crimée en mars 2014 Poutine lors de sa récente intervention télévisée n’a cité la possibilité de mise en alerte des forces nucléaires russes que pour le cas hypothétique où les Etats-Unis ou l’OTAN seraient intervenus militairement en Crimée. Ce qui n’avait aucun risque d’arriver, sachant que le président américain n’est pas totalement fou.
En revanche, les auteurs de cette tribune ont mille fois raison de souligner que la doctrine du lancement sur alerte est d’une folie manifeste : elle présente un risque certain de mener à des décisions irréfléchies et irréparables en cas d’erreur sur la détection, et elle est de plus parfaitement inutile à la dissuasion ! Noter d’ailleurs que ni la France, ni la Grande-Bretagne, ni la Chine n’ont une telle doctrine. Si par exemple la France était frappée par un bombardement nucléaire, la riposte serait exercée plus tard avec les missiles sur sous-marin à la mer, lequel aurait survécu à l’agression, sa mobilité et sa furtivité rendant impossible de le détruire préventivement.
A la fois Etats-Unis et Russie devraient abandonner de toute urgence la folle option de « lancement sur alerte ». Y compris si « celui d’en face » ne l’a pas encore fait : cela ne diminue en rien la dissuasion, cela ne fait qu’éliminer un risque stupide de guerre nucléaire accidentelle !