Quand on commence à brandir sans cesse les mots « co-existence et tolérance », ça sent déjà le roussi, cela signifie aussi que certaines problématiques ont été occultées, glissées sous le tapis..et ce afin de sauvegarder les apparences et de paradoxalement maintenir les choses en l’état...
Tolérer ce n’est pas accepter, reconnaitre, mais supporter.... L’altérité peut donc etre perçue soit de manière enrichissante (sous condition que l’intérêt soit mutuel bien entendu) soit de manière menaçante lorsqu’elle exprime un rejet des régles de vie en communauté, des us et coutumes du pays d’accueil, et/ou de ses lois...
Mais il va sans dire que si le ressenti « quoique je fasse, je ne serai jamais perçu comme français, soit faisant partie indistincte du corps social », (sauf pour les élections ou mes voix sont alors les bienvenues), si ce ressenti perdure, si le corps social ne se donne pas les moyens et n’exprime pas le désir d’intégrer, de reconnaitre comme faisant partie des leurs, une partie de ses citoyens, alors le phénomène de repli sur soi avec sa quête identitaire : ’qui suis-je ?« s’amorce.. ;
On parle alors de visibilité de l’islam dans l’espace public... mais sans se demander si ce n’est pas avant tout une quête de visibilité tout court.... comme l’est celle de la culture »ghetto« avec ses signes distinctifs (look caillera, musique exprimant à la fois colère et rancoeur)
Bref on ne construit pas le futur d’une nation en »supportant" (tolérant) pas plus qu’on ne peut exprimer des exigences légitimes sans reconnaître l’autre pour son alter ego... (ce qui reviendrait à user de ce paternalisme que je sens bien présent tout particulièrement dans notre gauche bobo et qui fleure bon le néo colonialisme..)