L’ancien officier de gendarmerie JP Fabre Bernadac soupçonne une collusion entre les femen et les autorités pour saboter la manifestation du Front National.
C’est en effet hautement probable.
"Il n’y avait, cette année, pour encadrer la
manifestation du FN, que des compagnies de CRS. Aucun escadron de
gendarmerie mobile n’était présent autour de l’Opéra. Lorsqu’on sait que
plus de la moitié des gendarmes votent, lors des élections, pour le
mouvement patriote alors que les CRS, eux, sont syndiqués, on peut se
demander si ce redéploiement des forces n’était pas voulu.
Place de l’Opéra, les barrages de CRS étaient tournés non vers
l’extérieur d’où pouvait provenir le danger mais vers l’intérieur, vers
le cortège lui-même. Difficile, dans ces conditions, d’intercepter des
éléments perturbateurs.
Les gens de la DCRI savaient obligatoirement que les Femen
allaient troubler l’allocution. Il était facile, vu la position
géographique du Grand Hôtel face à la place, de se douter qu’une chambre
leur servirait de camp de base. Pourtant, la police n’a pas demandé au
concierge de lui signaler les faits et gestes de personnes jeunes de
sexe féminin prenant une chambre avec balcon pour le 1er mai. De même,
la police n’a pas fait surveiller les baies vitrées et aucun agent en
civil n’était à proximité de l’endroit puisque au bout de dix minutes,
ce sont les gens du service d’ordre qui sont intervenus. Voilà qui,
avouez-le, frise l’incompréhension ou plutôt sent la manipulation à
plein nez. Car le gouvernement, en laissant se dérouler cette action,
savait le coup gagnant : si les Femen étaient laissées libres d’agir et
ne rencontraient pas de résistance, elles empêchaient la présidente du
Front de prononcer son discours ou le rendaient inaudible. Si les gens
du service d’ordre réduisaient au silence les perturbatrices, ce sont
leurs violences qui étaient mises en avant. Facile, en effet, d’imaginer
que les Femen ne se laisseraient pas embarquer, sous l’œil des caméras,
sans résister.
À partir de là, il était tout naturel, pour Manuel Valls, de
critiquer le « spectacle effrayant d’une extrême droite qui ne change
pas ».
Dommage que Jean-Marie n’était plus présent. Lui aurait parlé avec humour de « beau monde au balcon » !