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Commentaire de sirocco

sur Claude Allègre, Haroun Tazieff et l'affaire d'Outreau - quel rapport ? Chapitre 2. Le journalisme d'omission


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sirocco sirocco 4 mai 2015 00:48

@outreau en V.O.

Vous avez raison, je ne connais pas très bien l’affaire d’Outreau dans ses détails. C’est pourquoi je me renseigne. Et contrairement à vous, je ne me tourne ni vers le bouquin écrit par ma copine, ni vers un organisme qui enquête en interne sur ses propres membres (l’Inspection Générale des Services Judiciaires est aux magistrats ce que L’IGPS est à la police, c’est-à-dire un service chargé autant que faire se peut de « couvrir » et d’étouffer ou en tout cas de minimiser tout manquement, toute bavure, toute incurie des agents de la profession), mais je me tourne vers l’information très complète fournie par une équipe indépendante et impartiale : la Commission Parlementaire sur l’Affaire d’Outreau qui a fourni un remarquable travail sur ce fiasco judiciaire.

On peut lire notamment ceci dans le rapport qu’elle a rendu : « Les conclusions des expertises psychiatriques et psychologiques diligentées en 2001 et 2002 sont contradictoires. Les conclusions des expertises psychologiques commises en 2001 et 2002 et celles diligentées en 2004 sont très éloignées les unes des autres. » C’est en page 172. Suivent les détails de ces contradictions ou différences, sur plusieurs pages.

On y apprend aussi que « Toutes les demandes de contre-expertise, de complément d’expertise ou de nouvelle expertise psychiatrique ou psychologiques formulées ont été rejetées par le magistrat instructeur, de même que tous les appels faits de ces rejets devant la chambre de l’instruction. C’est en page 186. Suivent des exemples des motivations avancées par Burgaud pour refuser ces demandes. C’est pas triste...

Concernant les mineurs, il n’est mentionné qu’une demande de nouvelles expertises par Mme Marécaux pour ses enfants. Mais on comprend pourquoi : le juge avait imposé un délai tellement serré pour le dépôt de ces demandes qu’elles étaient déjà devenues irrecevables avant même que les avocats aient eu le temps de se retourner. Le couple diabolique Gryson-Burgaud (à un moment, c’est la »victimologue" qui a suggéré au juge d’instruction la désignation de Jean-Luc Viaux comme expert supplémentaire : avec Emirzé la brigade des pourfendeurs d’adultes était au complet !) a pu ainsi mener tranquillement son travail à charge avec au bout le résultat que l’on connait.

Viaux et Emirzé ont eu le courage et la lucidité de reconnaître leurs erreurs, un peu devant la cour d’assises de Paris, plus sincèrement devant la Commission parlementaire. Seule Gryson reste aujourd’hui encore campée dans sa rigidité et dans l’affirmation ridicule de son infaillibilité. Ses tentatives pour susciter un nouveau scandale autour de l’affaire d’Outreau (et surtout pour vendre plus de bouquins) tournent à l’incantation apocalyptique. Seule avec une poignée de disciples contre le reste du monde... 


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