Bonjour Fergus,
tout d’abord et pour être tout à fait clair, je souscrit entièrement à l’analyse de Todd en tout ses points : la foule ayant défilée pour « Charlie » était sociologiquement remarquablement homogène.
J’ajoute que pour moi, il ne fait aucun doute que l’arrière pensée de toute cette foule était bel et bien de taper sur les faibles parce que à l’occasion d’une tuerie ignoble ils ont été perçus - a tort - comme des fort.
L’islam est bel et bien la seconde religion de France, que cela plaise ou non c’est un fait. Et pourtant politiquement, elle est totalement absente de la prise de décision, et n’est d’aucun poids. Manifester pour le droit de caricaturer les muzz, c’est manifester pour le droit de s’en prendre objectivement au plus faible, ce à quoi moi non plus je n’ai pu me résoudre malgré la sympathie réelle en laquelle je tenait des personnes qui sont décédés.
Nous avions bel et bien la France de la classe moyenne qui craint son déclassement qu’elle voit venir qui a manifesté au cri de « Je suis Charlie ». Ce faisait, elle s’en prends au coupable évident - pour schématiser sans scorie religieuse « le pauvre » - sans voir le coupable réel de tout ceci - la construction Européenne ordolibérale et les politiques qui nous l’imposent.
Et sur la forme, j’ajoute que maintenant que nous commençons à voir poindre le nez de l’extrême droite identitaire et les indics de police dans ces attentats terroristes, l’affaire s’éclaire d’un jour nouveau.