Une chose m’ a toujours étonnée : celle de tomber à bras raccourci sur les professeurs, qui ne sont en fin de compte- j’ ai un très grand respect pour eux et leur fonction- que les derniers maillons d’ une chaîne décisionnelle.

Je n’ ai encore jamais entendu personne vouer les employés d’ entreprises aux gémonies lorsque l’ entreprise fait faillite, que les ventes périclitent, que les produits ne sont pas conformes, que les directeurs fraudent ou qu’ ils sont incompétents, tant l’ idée paraît absurde.

On m’ a toujours appris et cela reste mon avis, que les premiers responsables et les enseignants des enfants sont les parents.
Je ne jette absolument la faute sur personne, tant il est vrai que nous éprouvons tous à un degré moindre, la dureté de la vie.

Mais ne pensez-vous pas réellement qu’ il est impossible d’ imputer la moindre faute à quelqu’ un d’ autre sans commencer par trouver un manquement chez soi-même et sans commencer par engager une réflexion sur le rôle que chacun devrait jouer dans sa propre vie ?
Je ne veux bien sûr ne donner aucune leçon à personne, juste partager dans mon commentaire le fruit de ma bien modeste réflexion.

Qui ne s’ est jamais posé la question de ses automatismes en se levant le matin ?
Qui n’a jamais éprouvé le désir de trouver une alternative à des situations contraignantes ?
Qui n’ a jamais souhaité une vie meilleure pour soi et ses enfants ?

J’ ai fréquenté les bancs de l’ école publique même si j’ ai quitté le lycée suite à une divergence de vue en passant mon baccalauréat en candidate libre, histoire de me prouver qu’ avec de la discipline et de la motivation la réussite est au rendez-vous et qu’ il faut à tout moment rester l’ acteur principal de son destin.
J’ ai choisi d’ instruire mes enfants avec l’ aide d’ autres intervenants car je n’ ai pas la prétention de tout savoir, au contraire, mais j’ ai choisi la solution de continuer à m’ instruire en leur présence, tant le monde évolue et les enseignements aussi.
Je n’ ai pas choisi cette solution par dépit ou en estimant que les professeurs seraient des incompétents car ils sont loin de l’ être, sinon ils ne réussiraient pas des concours réputés être très sélectifs.

Mon avis est que malheureusement, les professeurs- et les enfants aussi, ce qui est gravissime- font les frais d’ un traitement tout à fait politicien - c ’est à dire très nocif et totalement destructeur- d’ une société pourrie par le consumérisme.
A ce titre, l’ école est devenue au fil du temps, une entreprise au même titre qu’ une autre, ce qui est évidemment une aberration.

S’ il est bien un domaine qui ne peut substantiellement jamais être considéré comme un marché à prendre ou un terrain d’ expérimentation c ’est bien celui de l’ école.
Le jour où les parents cesseront de considérer l’ école comme un marché où faire ses emplettes et une entreprise où la concurrence doit régner, peut-être le climat y régnant deviendra moins passionnel et il leur sera possible de refaire la part des choses.

Les professeurs me semble t-il ne peuvent -humainement parlant- jamais se substituer aux parents, dont le rôle est fondamental et irremplaçable .
Les professeurs sont un complément à l’ éducation parentale, dans la mesure où ils sont les spécialistes de la matière qu’ ils enseignent, non pas des parents de substitution.

Le consumérisme a détruit tout un pan relationnel aussi bien au niveau familial qu’ au niveau des relations entre les individus dans la mesure où elle se base sur une tromperie monumentale.Ni l’ école, ni le monde ne sont parfaits et si chacun ne joue pas un rôle actif pour améliorer sa contribution l’ école restera le terrain miné qu’ elle a fini par devenir, tout comme la société entière.