« la justice ne lâche jamais, car elle a tout le temps »

L’institution judiciaire se serait bien passée de ce 3ème procès d’Outreau qui sera sans doute aussi calamiteux que les précédents. Ce n’est pas à son initiative que cette audience d’assises est organisée mais à celle de l’association « Innocence en Danger » qui a levé une subtilité procédurale permettant de rejuger pour les mêmes faits (en théorie non mais en pratique ce sont exactement les mêmes faits) une personne déjà acquittée, la subtilité en question consistant en la période de minorité de Daniel Legrand fils, non prise en compte lors des premiers procès. Le parquet n’avait pas les moyens légaux de ne pas donner suite à la plainte soutenue par l’association.

Ce genre d’association, que certains magistrats qualifient de « lobby victimaire », menait grand train au temps béni où les accusations des enfants étaient paroles d’évangiles et où les affaires de pédophilie, avec toujours de substantielles compensations financières à la clé, inondaient les juridictions. Bon nombre d’« experts » profitaient aussi de ce faste. Mais le fiasco d’Outreau qui a montré que les enfants pouvaient très bien mentir et que les expertises de crédibilité tenaient plus du charlatanisme qu’autre chose, a mis un terme à tout ce business.

Alors on peut imaginer que les personnes qui gravitent autour d’ Innocence en Danger ont la nostalgie de cet âge d’or et que pour trouver la notoriété, avoir à nouveau plein de clients, vendre des livres, le seul moyen est de miser sur le scandale en prenant le contrepied de tout le monde et en prétendant qu’Outreau n’était qu’une supercherie. Par chance ces personnes et elles seules affirment évidemment être détentrices de LA VERITE : il suffit d’acheter leurs publications !! Et pour se faire un peu de pub, quoi de mieux que de déclencher un nouveau procès ?

Pas sûr que beaucoup de monde gobera leurs « révélations ». L’association affirme notamment qu’il n’y a eu aucun enfant menteur dans l’affaire d’Outreau. Même pas les fils Delay quand untel accusait des gens croisés au hasard dans les supermarchés, ou prétendait avoir été conduit dans une ferme en Belgique pour être sodomisé par un mouton... Arrêtons là l’évocation des nombreuses élucubrations sorties par les enfants lors de l’instruction de l’affaire, chacun se les rappelle avec un sourire.