Dans le concept de roman national, il y a
roman et, par définition, un roman reste un roman, c’est-à-dire, dans ce cas-ci en
l’occurrence, une geste épique avec
toutes les approximations qui peuvent faire rêver comme fait rêver l’utopie.
Il ne faut pas oublier
que cette manière d’enseigner l’histoire eut pour but de forger l’unité
nationale entre les différentes communautés ( ethnies ) qui peuplaient la
France.
Jeanne D’Arc fut canonisée par le Vatican et sanctifiée par le république en
signe de réconciliation nationale après les années de polémiques entre catholiques et anticléricaux
rabiques.
Elle devint une sainte laïque sans aucun égard pour la réalité historique ( un peu moins glamour que
la légende veut le faire entendre ).
Elle devint aussi le
symbole du patriotisme voire du nationalisme militant à une époque où se mettaient en place tous les
ingrédients qui allaient déboucher sur la première guerre mondiale.
Aujourd’hui la
composition de la société française a subi une nouvelle et profonde mutation qu’on en soit
ou non satisfait.
Si l’on considère qu’il faut enseigner l’histoire comme un
roman national, ce roman doit prendre en compte les nouvelles sensibilités afin
que tout le monde se sente concerné et que personne n’ait l’impression d’être mis
au ban de l’histoire.
Cela impose la refondation
du mythe et de renouer avec la mystique chère à Péguy et, partant, de s’éloigner
si nécessaire de la vérité historique donc de l’objectivité.