Le problème n’est sans doute plus de convaincre les
gouvernements que la mise en place de l’Euro fut une erreur, l’Allemagne en
premier lieu doit se mordre les doigts d’avoir acheté la réunification en
acceptant de saborder le DM et de participer à la création d’une monnaie
commune qui recouvrait des situations économiques et sociales non seulement
différentes mais avec parfois des niveaux de divergence qui transforment l’Euro
en un fardeau insupportable pour des populations entières.
Le problème est qu’ils sont empétrés dans cette
faillite et qu’ils sont obligés de recourir systématiquement au mensonge pour
la nier et faire oublie l’erreur de conception de départ.
Maintenant comment fait-on pour sortir de l’impasse,
quand on est dirigeant d’un de ces pays en proie à l’atonie économique et au
désarroi social ?
Plutôt que de faire son aggiornamento et de tirer les
conséquences d’une utopie en voie de déclassement, attitude qui réclame courage
et sens de l’état et implique des sacrifices, on choisit la fuite en avant qui
consiste d’abord à vouer les Grecs à l’abstinence punitive sachant ou spéculant
sur le fait qu’ils ne se résoudront pas à quitter la zone Euro qui semble
pourtant la seule issue pertinente possible.
Ils espèrent que la
montée de Podemos ( c’est déjà une victoire que d’arriver à talonner le
PSOE et le parti populaire qui continuent de bénéficier de réflexes pavloviens
bien ancrés dans les mentalités ) restera un avertissement sans frais et que,
par le miracle de la multiplication des pains ( la BCE fait maintenant mais beaucoup
trop tardivement marcher la planche à billets ), la confiance va subitement
revenir.
C’est oublier les leçons de l’histoire ( souvenons-nous du destin des assignats
dont la création a montré beaucoup d’analogies avec la situation que nous
vivons actuellement ) car la création de monnaie prélude à sa destruction
.
Comme,pour des raisons dogmatiques, on ne peut plus recourir à l’inflation,
cette destruction devra prendre d’autres formes ( un racket sur l’épargne ? ) qui
toucheront les classes moyennes et populaires qui n’ont guère les moyens de la
mettre bien au chaud à l’abri dans des
paradis complaisants.
Ainsi donc les sacrifices que l’on dit vouloir leur éviter,
ils les subiront en fin de compte, capital et intérêts.