Je rebondis sur cette daube tout de même dont vous parlez « Flash », qui eut un certain succès, tout comme les « chemins de kathmandu » à une époque où partir là bas vous faisait prendre pour un héros, et tomber les filles, tout en affolant vos parents. Je me suis toujours refuser à entretenir ce genre de mythe en revenant de là bas.
Le bouquin de Duchaussoi est vraiment le plus con, propre à abuser les gogos, dramatisant les situations, s’inventant des postures héroïques, agglutinant les invraisemblances. A éviter absolument. Sauf si l’on veut apprendre les ficelles pour s’assurer un succès de librairie, en racontant des âneries.
Le meilleur bouquin sur la route, assurément, c’est « l’usage du monde » de Nicolas Bouvier, qui remonte à ses pérégrinations dans les années 50 ; une vingtaine d’années après qu’une certaine Annemarie Swarznenbach est écrit elle aussi des textes lumineux, traversant la suisse à l’afganistan en bagnole : « Aujourd’hui, il est encore en Afghanistan une forme de vie indigène, qui se manifeste dans les coutumes quotidiennes, dans les traditions, et dans des vertus très simples, très séduisantes pour les européens que nous sommes. Dans ce pays si singulier et si beau, pris entre l’union soviétique et les indes, le processus de modernisation sera t’il tragique ? Ou bien aura t’on amassé force et expérience, pour le faire profiter des conquêtes occidentales en lui évitant leurs inconvénients. »
Impossible de reconnaître le Népal de cette époque où j’ai vécu accroché à la montagne, en ermite. J’ai suivi avec effarement l’histoire de ce pays depuis 40 ans, les affaires politiques calamiteuses, et cet abandon d’une culture de la simplicité, si originale. Les propos de Swarzenbach sont aussi valables pour le népal que l’Afghanistan.