Je comprends le sens de votre critique sur le fond, mais quelques remarques cependant :
Ceci est très important à souligner, car justement, si l’on reste fidèle à la théorie de Racamier, ces aspects psychosociaux sont bel et bien présent comme je l’ai déjà maintes fois souligné dans divers articles ou commentaires. A ce titre je rappelle que Racamier a élaboré à ce sujet une troisième topique psychanalytique intra ET interpsychique.
Les aspects psychosociaux perdus par la psychanalyse orthodoxes sont bien réintégré dans la topique de Racamier. Toute l’erreur consiste justement à ne porter qu’un regard psychanalytique sur les conceptions de Racamier. Mais ce regard-là n’émane pas de mes représentations.
« Or l’impunité garantie à l’avocate qui déclenche un processus d’accusation mensongère d’attouchements sexuels sur enfants dès qu’un répudié ose résister aux exigences financières de la répudiante, et qui s’en vante sur FR3, ça ne peut durer que si des verrouillages politico-médiatico-sociaux lui garantissent cette impunité. »
Cela marche aussi exactement dans l’autre sens.
Et principalement même dans l’autre sens. Les véritables allégations d’agressions sexuelles sur mineurs sont non seulement totalement minimisées, mais de plus elles sont niées lorsqu’elles arrivent devant le bureau des juges. C’est ainsi que les affaires de viols qui relèvent des assises sont déclassées en simple agressions sexuelles et « correctionnalisées ».
Ce qui est en oeuvre dans les deux cas sont les processus pervers (renversement du bourreau en victime) tel qu’a ma connaissance, seul Racamier et la psychanalyse groupale et familiale a su en rendre compte à l’heure actuelle. De ce que j’ai pu lire sur Böszörményi-Nagi a travers des écrits de Jean-François Le Goff, la description de tels processus ne figure pas dans ses travaux. Mais je m’informerais mieux pour en savoir un peu plus.
« Et on peut décliner ce genre de forfaitures par tous les métiers du conglomérat judiciaire, ou de l’appareil médiatique aux ordres, etc. »
Vous prêchez un convaincu. C’est même un thème central dans la plupart de mes articles.
« Par exemple l’expert qui se vante (mais oralement, hein, et devant un seul témoin !) que « De toutes façons, je conclurai dans le sens demandé par le juge ! », il sait être protégé par une mafia corporatiste. Ou l’huissier qui refuse de signifier un jugement « parce qu’il y a un interphone », intouchable ! »
Je connais également ce genre d’exemples. Mais cela rejoint mon explication précédente sur les processus pervers.
« Toute cette organisation sociale qui privilégie les pervers, cela ne peut s’amender avec seulement les concepts novateurs créés par PC Racamier. »
Oui, j’en suis bien conscient.
« Il y faut en plus des conditions révolutionnaires, intelligemment conduites, où une large part de la violence révolutionnaire est déléguée au peuple, ce qui est fort difficile à bien faire. »
Pour moi, c’est même impossible à faire sans mettre justement en oeuvre des processus pervers. Dès lors, que faire et comment le faire ?
« Vous ne pouvez pas remplir des cahiers de doléances avec des concepts psykas, même sérieusement redressés par Racamier et Françoise Sironi. »
Je ne fais pas que remplir des cahiers de doléances avec des concepts psykas (ceci n’est que la face émergée de l’iceberg, c’est beaucoup plus complexe que cela et beaucoup plus... « métaphysique »).
Françoise Sironi est également une de mes références et elle est... ethnopsychiatre dans la foulée de T. Nathan et... G. Deveureux. C’est dire si le principe de complémentarité est intégré dans leurs descriptions.
Cependant, un autre grand principe éludé par les autres approches est à rattaché à l’ethnopsychiatrie, c’est celui... de l’intentionnalité. On retombe là sur l’intention perverse, son décryptage, sa reconnaissance et les dynamiques qu’elle génère (d’où Racamier).
« Il faut de plus donner à tous les moyens de pointer les délits voire crimes contre le devoir de loyauté envers ses enfants, envers son conjoint et ses proches, envers ses voisins, envers ses clients et ses fournisseurs, envers ses successeurs dans les institutions... »
Cela relève d’un travail d’information. C’est justement ce que font mes articles qui permettent d’identifier ce qui relève de la perversion et ce qui n’en est pas. Alors peut-être ne le fais-je pas dans un style consensuel qui plaise au plus grand nombre, mais je n’ai jamais interdis à d’autres d’expliquer les choses à leurs manières et par leurs propres moyens. Je suis pour le débat d’idées même dans les désaccords, et même avec des « pervers », mais je dénonce systématiquement des actes de paroles perverses à chaque fois que j’y suis confronté pour la simple et bonne raison que tout acte pervers est une anti-relation destinée à prendre le pouvoir sur autrui.
« Voilà pourquoi je fais grand cas des avancées de Böszörményi-Nagy. C’est partageable, et objectivable sans requérir un travail démentiel. »
Du peu que j’en connaisse, c’est très proche de la théorie de l’attachement de J. Bowlby. Le problème n’est pas nouveau. Le travail de J. Bowlby est à l’origine de la découverte de la perversion narcissique et l’une et l’autre de ces deux théories sont les deux faces d’une même pièce (comme le yin et le yang). C’est pour moi indissociable.
« Il y a assez de victimes (qui ne sont pas toutes suicidées) pour qu’on puisse agir, de nos jours. »
C’est un optimisme que je ne partage pas pour de très nombreuses raisons.
PIPO, qui intervient également sur ce topic, m’en a déjà fait la remarque. Je concède pourvoir me tromper (et même espérer me tromper), mais mon expérience m’interdit de le faire (une manière comme une autre de rester vigilant). Toutefois, je reconnais des évolutions positives et des prises de conscience qui peut-être seront salutaires par rapport au moment où je me suis intéressé à ce sujet.
Sur la question des suicides, j’avais dis que j’écrirais un article sur le sujet en commentaire de l’un de mes tous premiers billets, mais je n’ai pas encore eu le courage (ni le temps) de m’y plonger sérieusement. Je précise simplement que pour chaque cas de suicide (près de 13000 en France chaque année), la question de la prédation morale devrait être posée (meurtre psychique aboutissant à une suppression physique).