@lsga
??? Où vois-tu que je prône « une économie reposant sur la
propriété privée des moyens de production » alors que j’affirme le
contraire... ???
Quand à Keynes je laisse Daniel Bensaïd te répondre :
« Face à
la brutalité de la crise et au désarroi de réformistes sans réformes,
certaines mesures contenues dans la vieille trousse keynésienne peuvent
paraître à certains d’une audace quasi révolutionnaire. A tel point que
d’aucun entrevoient la possibilité d’une alliance stratégique entre
réformateurs keynésiens et communistes révolutionnaires. C’est perdre de
vue l’essentiel. Quand les survivants d’une gauche réformatrice
envisagent une alternative keynésienne européenne au libéralisme, il est
possible de faire un bout de chemin ensemble s’ils sont vraiment prêts à
lutter pour sortir des traités européens en vigueur, pour établir des
normes sociales européennes en matière de salaire, d’emploi, de
protection sociale, de droit du travail, pour promouvoir une
harmonisation fiscale fortement redistributive, ou pour socialiser les
moyens de production et d’échange nécessaires à la construction de
services publics européens en matière d’énergie, de transport, de
télécommunications. Mais cela impliquerait une politique à 180% opposée à
ce qu’ont fait depuis un quart de siècle tous les gouvernements de
gauche en Europe auxquels ils ont pour la plupart activement participé.
A
supposer qu’il se trouve des réformistes suffisamment déterminés pour
emprunter cette voie, nous pourrions donc combattre côte à côte pour des
objectifs communs, et il se pourrait que ce mobilisations enclenchent
une dynamique sociale allant au-delà des objectifs initiaux. Mais cela
ne signifierait nullement une harmonieuse synthèse entre keynésianisme
et marxisme. Comme projet politique d’ensemble, et non comme somme de
mesures partielles, le programme de Keynes, hautement proclamé, est de
sauver le capital de ses propre démons. Celui de Marx est de le
renverser. »
Daniel Bensaïd.