@JMBerniolles
Résister au système, ça serait bien ; mais je crois que la volonté de Tsipras est plutôt de s’arranger du système. Qui voudrait être à la place de Tsipras, s’il veut se montrer courageux ?.C’est se tirer une balle dans la tête. Qu’aurait proposé les anciens, pour se sortir de cette situation impossible ; Etre démagogue, et s’enferrer, ou être réformiste, et se condamner. Les intérêts d’une minorité de grecs très riches, et ne payant qu’un impôt symbolique sont omniprésents, surtout et parce qu’on en parle pas. Mais ils constituent une menace et ont certainement des appuis pour défendre leurs intérêts
..L’ennemi est donc désigné depuis longtemps, en accord avec l’histoire de ce pays, qui s’est toujours trouvé des boucs émissaires, dans des rituels de rassemblement. Aujourd’hui ce sont la troïka, l’’Allemagne, les pays baltes, l’Espagne et le Portugal. La remise en question des principes de gestion intérieure est plus difficile à soulever : Armée hypertrophiée, représentation des élus surdimensionnée, taux de fonctionnaires inédit.
Le plan cadastral du pays, permettant de lever l’import local, n’est toujours pas fait, mais il avance, nous dit-on, en dépit de mille embûches, comme une première en montagne.
Tsipras proposait comme recette pour lutter contre la fraude, aux touristes de dénoncer les arnaques ; on pourrait en rire, mais il faut décoder ce que ce message pathétique représente en terme d’impuissance...
Personnellement, je me vois ma arpenter le port d’Athènes avec un carnet...
La fuite des capitaux est un sport national. On dit que le montant des dettes de la Grèce se trouve en suisse ?...
La Grèce a toujours eu le cul entre deux chaises, Europe et monde orthodoxe, besoin de se protéger envers l’ennemi héréditaire, la Turquie, tout en rêvant de lui tailler des croupières, en exploitant les crises.
Cette crise d’identité, on l’avait déjà vu avec la crise yougoslave.
Là, la ligne de fracture n’est pas culturelle, mais économique. Mais je ne pense pas que Poutine soit un philanthrope.
Quelle est l’avenir de la Grèce. A eux d’en décider.
Vous avez raison de pointer les deux pôles d’attraction du pays, qui exploitent les défaillances l’une de l’autre.
Il faudrait un rêve, un new deal, mais surement celui ci ne peut se construire en s’exonérant de ses responsabilités, et en tapant sur les autres.
Les pauvres, c’est la galère, pas seulement en Grèce d’ailleurs, mais dans tous les pays du sud, et la France ressemble tire de plus en plus vers le sud.
Je suis peut être naïf, mais je crois encore à l’Europe, et y croirait encore davantage demain si elle devenait moins économique, plus politique. 70 ans sans guerre, en raison des intérets impliqués, qui font que si l’on tire sur un fil, l’ensemble se décricote. Voilà la meilleure défense de l’europe, mieux que la bombe H. Ne l’oublions pas. Ceci est une crise, mais ce n’est pas la guerre. On peu encore parler, être honnêtes, sans arrières pensées...S’en sortir...
Des éléments positifs sont sortis de cette crise : Mario Dragui a permis à l’Europe de prêter aux pays, à partir de la banque centrale, sans passer par les banques. Et de battre monnaie, ce qui est un première dont on a pas assez saisi l’importance.
La Grèce, l’antique, ce passé si riche, j’y suis moi aussi attaché. Mais vouloir sans cesse l’instrumentaliser pour s’extraire des réalités du présent c’est un tour de passe passe qui n’abuse que ceux qui veulent bien se faire hypnotiser.
Mais j’espère tout de même qu’un accord soit possible, car je ne vois pas trop d’alternative, si ce n’est à court terme, en transformant ce pays en paradis fiscal, ceux ci commençant à être pléthoriques. La fierté et l’aveuglement sont les pires guides, ceux qui nous mènent droits dans le mur ;