Bonjour, alinea
« À force il s’est déshumanisé. »
C’est vrai pour les éleveurs productivistes qui ne connaissent plus leurs animaux : ceux-ci sont une forme de matériau dont il faut tirer une rentabilité comme d’une pièce de bois ou de métal lors de l’usinage.
Mais cela reste faux de la plupart des éleveurs qui travaillent à l’ancienne : ils connaissent les bêtes individuellement, les nomment, leur prodiguent des soins. Et ce n’est pas sans une pointe de tristesse, voire de culpabilité, qu’ils les voient partir pour finir en filets, en pâté ou en saucisson.
Mais il faut vivre, et le métier de ces gens respectueux de leur environnement et des êtres qui y vivent mène à cette fin depuis des millénaires. Par nos coutumes et nos habitudes alimentaires, nous sommes tous complices de l’abattage, c’est une évidence. Et, malgré la baisse sensible de la consommation de viande, il faudra sans doute des décennies pour faire évoluer notre mode de vie vers des pratiques végétariennes. Ce ne sera d’ailleurs possible qu’en éduquant dès leur petite enfance les gamins qui naîtront dans l’avenir.
Somme-nous tous coupables ? Sans doute, car nous sommes attachés à une forme d’art de vivre assez largement basée sur la consommation animale. Mais ceux qui acceptent de consommer des animaux de batterie le sont à l’évidence plus que les autres car ils cautionnent un mode d’élevage barbare. Mieux vaut sans doute rationner ses besoins en viande de ce type en fréquentant de loin en loin des commerçants « éthiques » plutôt que continuer à faire vivre les filières les plus malsaines.
Vaste débat...