Le visage qu’offre cette Europe, en cette année 2015, c’est l’échec du
néo-libéralisme. C’est le visage d’une Europe où les marchés financiers
sont tout puissants, l’UE est une multinationale sous le contrôle des
banques.Alors, non à cette zone euro dont on connaît depuis des années les
dysfonctionnements, mais dont on repousse sans cesse la nécessaire
réforme. Certes, un des pays fondateurs, l’Allemagne, s’en tire
remarquablement bien. L’euro, dont la valeur reflète l’état de
l’économie de l’ensemble de la zone, lui a procuré une monnaie
sous-évaluée par rapport à ce qu’eût été le Deutschmark s’il avait
perduré. L’euro lui a donc permis d’exporter plus facilement ses
produits dans le monde entier. Mais les pays dont les économies sont
plus fragiles, surnommés avec une volonté d’humiliation les « PIGS »
(comme Portugal, Italy, Greece, Spain,) qui signifie cochon en anglais,
se sont retrouvés à l’inverse avec une monnaie surévaluée. Faute d’une
solidarité européenne suffisante, ils ont vu leur chômage grimper, leur
déficit s’aggraver. Ils ont été poussés par leurs partenaires dans des
programmes chimériques de redressement par l’austérité, qui n’ont fait
qu’aggraver leur mal. Comme si leurs malheurs ne suffisaient pas, ils
ont eu droit à des leçons de vertu incessantes : il faut être plus
sérieux, il faut travailler plus, il faut payer ses dettes, il ne faut pas dépenser trop, il ne faut pas voter pour des gouvernements irresponsables…
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voir : LE PEUPLE A DIT : NON !