Le résumé de ce problème tient en un mot : marchandisation.
Sous couvert d’égalité, de progrès, c’est finalement de cela dont il est question et nous apprenons petit à petit qu’il n’y a plus aucune limite à notre volonté.
Je veux travailler moins et gagner autant (ou plus).
Je veux me marier même si mon orientation sexuelle ne correspond pas à l’image initiale du mariage.
Je veux un enfant même si je ne le peux pas.
C’est la société du « je veux » et ceux qui n’en veulent pas doivent céder face au progrès et à l’égalité.
Je ne serai jamais prix nobel de quoi que ce soit, pas plus que je ne serai champion de telle ou telle discipline.
Mon corps et mon cerveau ne sont pas équipés pour.
Dégueulasse, non ?
La mode nous incite à nous parer de fringues vues à la télé, dans les magazines ou sur les people.
On se fait déjà opérer de quelques trucs pour « ressembler à ».
Ce faisant, nous devenons frustrés.
Jadis, on se faisait une raison et, s’agissant des enfants, on adoptait.
Aujourd’hui, on se fait fabriquer son enfant dans une usine humaine et les questions éthiques s’effacent.
Je suis personnellement désolé pour ces personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant.
Je le suis tout autant pour celle qui, non pas par choix mais certainement par nécessité, en est réduite à jouer le rôle du fournisseur dans un marché, une relation commerciale.
Oui, on peut certainement se limiter à constater la formidable joie de ceux qui auront « eu le droit » à un enfant alors qu’ils ne le pouvaient pas.
Nul doute également que cet enfant y trouvera son compte lui aussi.
Mais toute avancée est-elle bonne ?
Les enfants adoptés ont déjà un lourd problème à régler lorsqu’ils apprennent que leurs parents ne sont pas leurs parents.
Comment un enfant réagira-t-il lorsqu’il apprendra qu’il n’est que le fruit d’un marché commercial ?
N’est-ce pas mettre un prix sur ce qu’il sera plus tard ?
Pourra-t-il se construire facilement face à ses congénères ?
L’égalité revendiquée par ses « parents » se transmettra-t-elle à cet enfant qui aura, face aux autres, une étiquette collée au front portant la mention « made in » ?
Alors oui, tout est compliqué.
Mais l’égalité que nous revendiquons tous, et en l’occurrence s’agissant de la paternité, ne serait-elle pas d’assurer aux enfants existants les meilleures conditions de vie plutôt que d’en fabriquer de nouveaux ?
Et puis, tant qu’à parler d’égalité, le prix, justement.
Devra-t-on prévoir pour les moins riches des « produits » moins chers afin qu’ils puissent, eux aussi, acquérir leur rejeton ?
Des promos ?
Des démarques ?
Des low-cost ?
« Comment ça, ton frère vaut plus que toi ? Désolé, mais tu es l’aîné et quand on t’a acheté, on n’avait pas les moyens de dépenser plus ! »