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Commentaire de wesson

sur Emmanuel Todd - « autodestruction de l'Europe sous direction allemande »


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wesson wesson 16 juillet 2015 12:50

@Iren-Nao
Le principal problème de la Grèce réside dans la fermeture des banques et les limitations de l’activité économique par le biais du contrôle des capitaux.

Intérieurement le liquide circule par l’économie parallèle (et ce n’est certes pas en montant la TVA tout en virant les gens censés la collecter que ça va s’arranger).

Par contre c’est extérieurement qu’il y a un problème : les entreprises Grecques ne peuvent plus émettre de virement vers l’étranger, et donc ne peuvent plus payer leurs fournisseurs. C’est cela le plus dramatique dans la situation Grecque : le pays risque de se retrouver assez rapidement en pénurie de produits de première nécessité.

Je pense que le gouvernement Grec ainsi que le parlement ont espéré un desserrement de l’ELA et une réouverture rapide des banques afin que l’économie puisse redémarrer, pariant sur le fait que l’Eurogroupe ne prendra pas la responsabilité de laisser les banques fermées durablement. 

Je pense que c’est une erreur, et j’ai quelques éléments pour me conforter dans cette analyse. Tout d’abord, l’EU est en train de s’apercevoir que les banques Grecques déjà sous-capitalisées sont effectivement toutes au tapis. Des besoins en recapitalisation absolument gigantesques semblent se profiler (au delà de 25 milliards). Ensuite, il y a eu une réunion du board de la BCE qui vient de décider que le plafond de l’ELA sera maintenu à son niveau actuel, donc que le contrôle des capitaux est là pour durer. En effet, les « prêts » si gracieusement consentis par l’Eurogroupe vont servir en totalité à payer les encours actuels (notamment le prêt relais de 7 milliards que l’Europe est contrainte de débloquer en urgence), et rien ne sera affecté à une recapitalisation des banques dans l’optique de plusieurs mois. 

Ce qui veut dire que les banques ne vont pas réouvrir, que le contrôle des capitaux va perdurer, et que l’argent n’est pas prêt de re-circuler en Grèce, et qu’il faudra s’attendre à une récession à deux chiffres cette année. Un truc comparable à un état de guerre. Sans même parler d’émeutes qui ne manqueraient pas d’arriver si les produits de première nécessités en venait à manquer.

La stratégie d’étranglement de l’économie Grecque pour punir le peuple d’avoir mis Syriza au pouvoir a parfaitement fonctionné. Mais c’est une victoire à la Pyrrhus.



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