@Fergus
Vous reconnaissez donc que vous donniez votre avis, et seulement votre avis. La conviction dont vous parliez était, donc, « probablement fondée » selon vous. Vous affirmez que cette conviction (qui n’est in fine qu’un avis) serait partagée par les Grecs « dans leur grande majorité », est-ce là aussi un avis ou avez-vous des preuves de ce que vous avancez ?
« Mais il n’est pas aberrant de penser que le pain payé avec des drachmes
sera beaucoup plus noir et plus cher que le pain payé en euros, tant la
sortie de la monnaie unique entraînerait une chute vertigineuse du
pouvoir d’achat des Grecs. »
Vous avancez prudemment (« il n’est pas aberrant de penser que ») un argument basé sur la certitude que la sortie de l’euro « entraînerait une chute vertigineuse du pouvoir d’achat ». Là encore, rien ne vient étayer cette affirmation. Une dévaluation de la drachme entraînerait bien évidemment un enchérissement des produits importés (mais de combien et sur quels types de produits ?), qui se trouverait largement compensé par la compétitivité retrouvée à l’exportation (tourisme compris). Ce serait certes plus long et plus douloureux que si cette sortie s’organisait « proprement », mais si personne ne peut affirmer ce qu’il en coûterait, on est déjà sûr de ce que coûte le maintien de l’euro. Ce que les Grecs (enfin leurs soi-disant représentants – trois semaines après que le peuple s’est exprimé –) ont voté, c’est le renvoi aux calendes grecques de la solution au problème, tout en aggravant les conditions de vie des Grecs et avec le concours des contribuables européens à qui on demande de payer leur dette et dorénavant celle des autres. J’ajoute qu’une sortie de l’euro n’est pas la panacée et qu’elle ne peut tenir lieu en soi de politique économique. Mais si elle n’est pas suffisante, elle est une condition sine qua non.
« Observons de surcroît qu’un nombre beaucoup plus grand d’économistes
donnent raison aux Grecs relativement à ceux, très minoritaires, qui
professent qu’une sortie de l’Euro serait profitable. »
J’observe quant à moi exactement le contraire.