@Stéphane Domeracki D’où tenez-vous que je n’ai pas lu ces fameux cahiers ? Parce qu’il est évident selon vous qu’il faut être contre les idées Heidegger ? Cette évidence, cet a priori, c’est la mort de la pensée et un professeur de philosophie peut très bien y succomber. Je dirai même surtout un prof de philo puisque tout l’enseignement actuel répond d’une logique de neutralité - hérité du libéralisme du XIXe - sur les questions politiques que je pourrai développer à l’occasion. Ce que vous appelez « obscénité », ce qui scandalise votre raison, c’est le fait que le judaïsme soit mis en cause par Heidegger. Vous n’auriez pas cette réaction passionnelle si la religion dénigrée avait été par exemple le christianisme. Je vous invite donc à interroger votre propre surmoi et à vous demander pourquoi une telle véhémence à l’égard des auteurs qui critiquent les juifs. Vous êtes incapables de vous le demander, car ce serait déjà fauter pour vous : le conditionnement qui imprègne le milieu enseignant sur la question est quasi religieux de toute manière. Vous êtes incapable d’analyser le propos d’Heidegger en lui laissant, par honnêteté intellectuelle minimale, la possibilité de dire des choses censées à propos des juifs. Sur la « prédisposition » que je ne partage pas nécessairement, je vous invite cependant à étudier la question de l’hébraïsme et à lire par exemple l’ancien testament, et peut être constaterez-vous que c’est une ôde à l’extermination des nations. Je vous invite aussi à réfléchir quelle conception du monde implique tout simplement un monothéisme (qu’il soit juif ou autre) qui relativise l’ici-bas au profit du Tout-Autre qu’est Dieu, l’Unique, le Même et essayer de comprendre si une sécularisation de cette conception ne produit pas un certain type d’hostilité dans les sphères géopolitiques.