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Commentaire de Luniterre

sur La Chine se frotte à l'empire


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Luniterre Luniterre 7 août 2015 09:03
 
Bonjour,

Les données concernant la situation géostratégique mondiale ont beaucoup évolué ces derniers mois, et continuent d’évoluer assez vite. Il est donc tout à fait hasardeux de tirer des conclusions.


Il me semble qu’il y a tout de même quelques constantes qui ne sont pas sur le point d’être effacées rapidement :
La Chine a une industrie sur-développée par rapport aux autres, mais dépend principalement de l’exportation, hors celle-ci commence à se « tasser » avec la crise.

Son industrie dépend encore essentiellement des capitaux étrangers, et notamment US.
C’est pourquoi un conflit Chine-USA, ou même Chine-Japon n’est pas vraiment « dans les tuyaux ».

De plus, malgré ses efforts, la Chine n’a toujours pas les moyens d’imposer le Yuan comme véritable concurrent du dollar, sur le marché libre, comme « monnaie de réserve ».
La Chine « rêve » d’indépendance, mais il y a encore loin du rêve à la réalité. Cela ne l’empêche pas, avec sa « richesse » relative, de jouer les « grandes puissances » au sein des BRICS...

La Russie n’a pas d’industrie digne de ce nom, à part quelques beaux restes du complexe militaro-industriel soviétique.
Son économie dépend surtout de la vente des matières premières et des ressource énergétiques qu’elle ne peut utiliser autrement. C’est donc une dépendance. Deux débouchés principaux : l’Europe et la Chine. On comprend qu’elle privilégie le côté chinois, mais c’est, au mieux, un « mariage de raison », contraint et forcé.

La Chine n’a aucun intérêt à la hausse des matières premières et de l’énergie, et donc la faiblesse de la Russie l’arrange évidemment, au delà de la rhétorique de propagande...

Les autres « partenaires » des BRICS sont dans une situation encore plus dépendante à l’égard de la Chine. Notamment l’Afrique du Sud, pour la vente des matières premières. L’Inde a peu de cohérence interne. Après la Chine, le Brésil sera peut-être le « challenger » crédible comme puissance impérialiste de second rang.

Concernant les risques de Guerre, se sont nettement les USA qui ont intérêt à maintenir l’insécurité à travers le monde, favorable au maintien de la domination du dollar.

Pour autant, il n’est pas évident qu’ils aient des objectifs vraiment précisément définis. Il y a bien des ébauches de stratégies régionales, et ensuite une gestion au jour le jour des conflits...

La dernière grande opération stratégique à l’échelle mondiale semble avoir été le « rapprochement » Mao-Kissinger : une réussite incontestable, au détriment des peuples...

Vis à vis de la Russie, une confrontation directe est improbable, malgré la supériorité matérielle US : la plupart des récents conflits où il se sont engagés directement se sont retournés contre eux, à terme, et face à des puissances bien moindre que la Russie.

La tactique US de sape de l’Europe de l’Est est une relative réussite, mais cette agressivité des USA fait pratiquement l’unanimité contre eux en Russie, et c’est donc un échec politique sur ce plan.

Les « ambitions » de la Russie sont plus de « résistance » et de "zone d’influence", notamment sur le monde slave, plutôt que de réel expansionnisme. Après avoir « récupéré » la Crimée, elle a en fait renoncé à reprendre réellement l’Ukraine.

C’est pourquoi la reconnaissance de l’indépendance du Donbass serait réellement un recul de l’impérialisme.

Il est difficile de comprendre pourquoi cela n’est pas encore arrivé jusqu’au cerveau des prétendus « anti-impérialistes » français.

Luniterre

(concernant l’économie chinoise et les BRICS, un ensemble d’études sont regroupées dans :


Seul correctif minime à y ajouter, l’ouverture d’une sorte de passerelle financière entre Hong Kong et Shanghai, mais encore insuffisante pour faire du Yuan une monnaie véritablement convertible.

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