Bonjour,
Les
données concernant la situation géostratégique mondiale ont beaucoup
évolué ces derniers mois, et continuent d’évoluer assez vite. Il est
donc tout à fait hasardeux de tirer des conclusions.
Il me semble qu’il y a tout de même quelques constantes qui ne sont pas sur le point d’être effacées rapidement :
La
Chine a une industrie sur-développée par rapport aux autres, mais
dépend principalement de l’exportation, hors celle-ci commence à se
« tasser » avec la crise.
Son industrie dépend encore essentiellement des capitaux étrangers, et notamment US.
C’est pourquoi un conflit Chine-USA, ou même Chine-Japon n’est pas vraiment « dans les tuyaux ».
De
plus, malgré ses efforts, la Chine n’a toujours pas les moyens
d’imposer le Yuan comme véritable concurrent du dollar, sur le marché
libre, comme « monnaie de réserve ».
La
Chine « rêve » d’indépendance, mais il y a encore loin du rêve à la
réalité. Cela ne l’empêche pas, avec sa « richesse » relative, de jouer
les « grandes puissances » au sein des BRICS...
La Russie n’a pas d’industrie digne de ce nom, à part quelques beaux restes du complexe militaro-industriel soviétique.
Son
économie dépend surtout de la vente des matières premières et des
ressource énergétiques qu’elle ne peut utiliser autrement. C’est donc
une dépendance. Deux débouchés principaux : l’Europe et la Chine. On
comprend qu’elle privilégie le côté chinois, mais c’est, au mieux, un
« mariage de raison », contraint et forcé.
La
Chine n’a aucun intérêt à la hausse des matières premières et de
l’énergie, et donc la faiblesse de la Russie l’arrange évidemment, au
delà de la rhétorique de propagande...
Les
autres « partenaires » des BRICS sont dans une situation encore plus
dépendante à l’égard de la Chine. Notamment l’Afrique du Sud, pour la
vente des matières premières. L’Inde a peu de cohérence interne. Après
la Chine, le Brésil sera peut-être le « challenger » crédible comme
puissance impérialiste de second rang.
Concernant
les risques de Guerre, se sont nettement les USA qui ont intérêt à
maintenir l’insécurité à travers le monde, favorable au maintien de la
domination du dollar.
Pour
autant, il n’est pas évident qu’ils aient des objectifs vraiment
précisément définis. Il y a bien des ébauches de stratégies régionales,
et ensuite une gestion au jour le jour des conflits...
La
dernière grande opération stratégique à l’échelle mondiale semble avoir
été le « rapprochement » Mao-Kissinger : une réussite incontestable, au
détriment des peuples...
Vis
à vis de la Russie, une confrontation directe est improbable, malgré la
supériorité matérielle US : la plupart des récents conflits où il se
sont engagés directement se sont retournés contre eux, à terme, et face à
des puissances bien moindre que la Russie.
La
tactique US de sape de l’Europe de l’Est est une relative réussite,
mais cette agressivité des USA fait pratiquement l’unanimité contre eux en
Russie, et c’est donc un échec politique sur ce plan.
Les
« ambitions » de la Russie sont plus de « résistance » et de "zone
d’influence", notamment sur le monde slave, plutôt que de réel
expansionnisme. Après avoir « récupéré » la Crimée, elle a en fait renoncé
à reprendre réellement l’Ukraine.
C’est pourquoi la reconnaissance de l’indépendance du Donbass serait réellement un recul de l’impérialisme.
Il
est difficile de comprendre pourquoi cela n’est pas encore arrivé
jusqu’au cerveau des prétendus « anti-impérialistes » français.
Luniterre
(concernant l’économie chinoise et les BRICS, un ensemble d’études sont regroupées dans :
Seul
correctif minime à y ajouter, l’ouverture d’une sorte de passerelle
financière entre Hong Kong et Shanghai, mais encore insuffisante pour
faire du Yuan une monnaie véritablement convertible.