Une précision la mort de Kyle n’est pas occulté par le film, au contraire la scène finale de sa femme voyant Kyle partir avec un ancien est assez révélatrice. La scéne qui suit est la reprise des images réelles du convoi mortuaire à travers de nombreuses contrées des EU ...
Maintenant, ce film ne mérite pas ce jugement à l’emporte pièce, le personnage de Kyle est beaucoup plus nuancé que vous le décrivez. Les justifications politiques sont bien loin du discours de Clint EASTWOOD, il n’a jamais caché que l’essentiel de son oeuvre, oui pour moi une oeuvre, est une réflexion autour de la violence.
Il est impensable de méconnaître que ce pays s’est créé avec une violence sociale à tous les niveaux, l’ignorer ne permet pas de comprendre ce cinéma.
Eastwood ne parle pas de l’Irak, ni de la justification politique de leur présence, il s’agit essentiellement d’une vision d’un homme éduqué dans la violence et transformé en héros par cette même violence. Vous pouvez regretter que l’histoire joue sur la « diabolisation » de l’ennemi, mais c’est une constante de tout ses films. L’ennemi est par définition « coupable », tout est fait pour que le spectateur se concentre sur le personnage et son évolution ... Vous pouvez analyser cette « diabolisation » comme injuste, c’est vrai, mais ce n’est pas le discours de Clint EASTWOOD de porter un jugement, il montre la réaction du « héros ».
Ce film est de la veine d’Impitoyable. « Impitoyable » n’est pas l’histoire d’une ville du l’Ouest américain et de l’autorité légitime du Shérif du coin, mais c’est le parcours d’un homme à travers la violence de la société, sa réaction, ses doutes, ses certitudes, ses obsessions, ... Vous pouvez toujours essayer de voir ce cinéma sur les plans que vous avez détaillés, pour ma part vous vous trompez à la fois sur la morale sous jacente et sur la qualité du cinéma d’Eastwood.
S’il avait été Irakien, il aurait pris le même parti en montrant les atrocités des américains pour mieux détailler la réaction par exemple de ce tireur d’élite qui avec un effet de miroir est à la propre image de Kyle. Assassinat de son image par Kyle.
Eastwood décortique les réactions des hommes mis en situation de « violence extrême », nul besoin que l’adversaire soit vraiment comme il est décrit, au contraire cette diabolisation de l’ennemi lui permet d’aller plus loin dans la narration et le récit.