@ddacoudre
C’est un fait, un voyage en asie, c’est un voyage dans le temps, dans notre propre moyen âge. Quoique le continent comme les autres, mis à part sans doute l’europe et les states, se modifie à une telle allure, que tous les ingrédients d’une explosion nucléaire semble réuni....Mais c’est une autre histoire, même si celle ci en est une fragmentation...
Mes souvenirs de voyage les plus éclairants, ce ne sont pas le taj mahall, ou les géants de Bamyan, mais plutôt cette sidaration devant le gouffre des cultures et des répères, facteur d’ailleurs parfois d’impairs.
En Afghanistan, en 75, j’ai vu une foule hilare se massant en bordure d’une place : Un vieux cheval était tombé à terre, si maigre qu’il ne pouvait tirer sa carriole. Le propriétaire le frappait à grands coups de nerfs de bœufs, et il saignait abondamment. Même les enfants riaient à gorge déployée.... Par contre celle même foule pleurait devant les images d’un vrai nanar, au ciné....Je pense que le dix neuvième devait être comme cela. Il suffit de lire les descriptions que Victor Hugo fait dans « l’homme qui rit », ces enfants qu’on balafrait, découpant une grimace d’hilarité dans le visage, pour faire mendier. j’ai vu en inde aussi des enfants estropiés à ce usage. Le temps se rétrécit alors à tout allures, sous l’effet d’une sidération qui n’est plus littéraire, avant qu’on s’habitue tristement à cet état de fait.