Bonjour, doctorix
Je n’étais plus à Amnesty depuis pas mal de temps à cette époque, précisément parce que certains comportements au sommet me hérissaient le poil, mais aussi parce que j’étais en désaccord avec les moyens d’action que je jugeais trop timorés.
Il convient, dans le cas d’Amnesty - mais cela vaut pour de nombreuses ONG - d’avoir à l’esprit que le top management de l’association n’a rien à voir avec les militants qui mouillent leur chemise ou investissent du temps et de l’argent dans les sections locales. Or, c’est avant tout l’action de ces derniers qui porte ses fruits et parvient à faire reculer les atteintes aux droits de l’Homme.
A titre personnel, je suis très fier d’avoir œuvré - à un niveau modeste - dans des centres de rétention et d’avoir, par mes courriers, contribué à faire bouger les choses sur quelques dossiers.
Un exemple : cette histoire de jeune servante indienne venue dans un commissariat de province au Mexqiue pour une démarche administrative, et violée par quatre policiers. Appuyée par la patronne de la jeune fille, la plainte n’a jamais été reçue par le commissaire. J’ai, comme d’autres militants, écrit au Gouverneur de la province, et sans doute ma lettre a-t-elle trouvé un écho car quelques semaines plus tard, j’ai reçu une longue réponse de ce Gouverneur, dénonçant les odieux comportements de ces hommes et m’informant de l’ouverture de poursuites pour viol collectif contre les quatre policiers incruiminés
C’est avant tout cela, la réalité d’Amnesty : un combat contre les injustices, pas des petites magouilles d’appareil au sommet ! Je crois d’ailleurs savoir que du ménage a été fait à Londres où se tient le siège de l’ONG.