Un article bien écrit avec lequel on ne
peut être que spontanément d’accord.
Alors d’où me vient ce malaise, cette
impression de m’être fait balader vers un au-delà de limites ( c’est le cas de
le dire ) qui me sont acceptables ?
C’est le propre des sophismes d’accumuler
les évidences, d’aucuns diront les poncifs à l’appui d’une démonstration dont
l’objectif n’est pas clairement défini ( en tout cas, je ne l’ai pas détecté )
mais dont je perçois bien quelles forces peuvent en faire usage tout en
s’abritant derrière Camus ou de Debray qui sont des cautions humanistes (
surtout pour le premier car l’évolution récente du second peut interpeller ).
Au fond, Monsieur Anthony Michel , que
voulez-vous en fait démontrer derrière votre brillante phraséologie ?
Que Schengen fut une erreur ?
Que la France éternelle (? ) doit
sauvegarder sa culture menacée par les envahisseurs et donc fixer des limites à
l’accueil ( ah ! la fameuse phrase de Rocard qui fait l’unanimité de toutes les
frilosités ), cette France jacobine qui a su si bien abolir les frontières à
l’intérieur de son propre territoire unifié par la contrainte en étouffant les
cultures régionales mais qui ne peut concevoir que la marche inexorable du
temps va l’intégrer à un espace de plus en plus vaste.
Au fond, ça ne vous pose pas problème - ne
serait-ce qu’en termes de fierté nationale - que tous ces réfugiés qui submergent, paraît-il, la France - n’ont
en fait qu’un seul objectif, se tailler le plus vite possible vers d’autres
pays comme si la France n’était plus qu’un paradis pour touristes attirés par
les vestiges de sa grandeur passée mais en aucun cas un pays où il ferait
encore bon entamer une nouvelle vie.
Ce qui me gêne dans votre article, c’est
qu’il est comme la langue d’Esope la pire et la meilleure des choses et que
l’identitaire le plus borné, le branquignol le plus éloigné de toute forme de
culture mais qui s’en revendique avec d’autant plus de force qu’elle lui est
inaccessible, que le frontiste le plus pervers peut en faire farine à son
moulin.