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Commentaire de Anthony Michel

sur La nécessité des frontières


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Anthony Michel Anthony Michel 8 septembre 2015 20:51

@ elpepe

L’adjectif simpliste, accompagné d’aucun autre, laisserait entendre que j’avance des évidences. Comme j’ai déjà pu dire, si mes propos sont parfois des évidences, tant mieux, cela veut dire que tout n’est pas perdu. C’est aussi... simple que ça !
Vous dites ensuite : « Deja etant anarchiste, par definition je ne suis pas pour quelque chose donc difficile d etre contre. » Je ne comprends pas cette phrase. Si on n’est pas pour, notre interlocuteur est tenté d’imaginer qu’on est contre. En plus, se dire anarchiste plutôt que libertaire, c’est mettre justement en avant l’idée que la liberté est conçue en premier lieu comme une négativité (savoir dire non, ne pas se soumettre, ne pas reconnaître la loi légitime, etc.) plutôt qu’une positivité. Cette remarque n’est pas du tout critique, au contraire !
Car cela s’inscrit dans un tempérament que je défends, qu’il faut savoir entretenir au nom, d’abord, de notre liberté d’esprit sinon, tout simplement, de notre dignité.
Là où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est sur votre critique aussi acerbe de l’Homme en général... Posture que peut se donner un certain groupe de dits anarchistes actuels qui — en incorporant, en plus, dans leur phrase, quelques mots d’anglais pour faire chic alors que c’est plutôt pour moi un signe d’asservissement (disons au moins que ce n’est pas très original) — semblent s’être détachés d’un pan de l’anarchisme originel qui mettait en avant la confiance en l’individu ; pour une simple et bonne raison que, ne reconnaissant pas le caractère transcendant de la conscience morale, il ne reste que l’immanence ; en d’autres termes, le salut est en nous sinon nulle part. Dans mon livre intitulé L’aNarque, je reprends une phrase de Ernst Jünger (que je ne considère pas comme anarchiste et que je défends mais aussi critique (disons qu’il est l’inventeur de ce concept)) : « Le Salut est dans l’Individu. » J’ajoute alors :« L’Anarchie est dans le Salut. » (Le « dans » est là parce que l’anarchie est prise ici dans un sens spirituel sinon psychologique voire ésotérique.) Ainsi, médire en permanence l’être humain (je ne dis pas que vous le faites) n’est pas digne des premiers anarchistes. A la rigueur, cela fait plutôt penser à « l’aristocratisme libertaire » c’est-à-dire l’anarchisme de droite, ou encore l’anarchisme élitiste s’il doit en exister un, au risque de nourrir alors des contre-sens... Mais moi je me dis bien anarchiste conservateur (titre de mon prochain livre) alors... Mais mes références politiques et sociales restent bien, en matière d’anarchisme, Bakounine et Proudhon... et pas je ne sais quel théoricien de l’anarchisme de droite si, là encore, ça veut dire quelque chose car il n’existe pas vraiment de théorie anarchiste de droite.


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