@francesca2
Vous savez au fond pour quelle raison j’ai mis ses mots relatifs au départ du pays ; c’est que par l’alchimie étrange des associations j’ai pensé au poème de Cendrars, qui est un de mes préférés, et que je joint, car le poète est chanté, n’est pas, dans les lieux, et de tous temps, comme le passeur du divin.En tout cas, pour moi, pas de plus beau texte pour parler du départ, du dépouillement, de la volonté d’ailleurs, de ne pas se retourner. N’y voyez là aucune volonté quelconque d’assimilation intempestive, juste une prière laïque
Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfantQuitte ton ami quitte ton amieQuitte ton amante quitte ton amantQuand tu aimes il faut partirLe monde est plein de nègres et de négressesDes femmes des hommes des hommes des femmesRegarde les beaux magasinsCe fiacre cet homme cette femme ce fiacreEt toutes les belles marchandisesII y a l’air il y a le ventLes montagnes l’eau le ciel la terreLes enfants les animauxLes plantes et le charbon de terreApprends à vendre à acheter à revendreDonne prends donne prendsQuand tu aimes il faut savoirChanter courir manger boireSifflerEt apprendre à travaillerQuand tu aimes il faut partirNe larmoie pas en souriantNe te niche pas entre deux seinsRespire marche pars va-t’enJe prends mon bain et je regardeJe vois la bouche que je connaisLa main la jambe l’œilJe prends mon bain et je regardeLe monde entier est toujours làLa vie pleine de choses surprenantesJe sors de la pharmacieJe descends juste de la basculeJe pèse mes 80 kilosJe t’aime