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Commentaire de lmcal140

sur En ce 14ème anniversaire des événements du 11 septembre 2001


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lmcal140 11 septembre 2015 23:13


suite et fin
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L’United Artists fait partie des majors qui sont les plus gros studios de production américains, dont le nombre varie selon les périodes et surtout leurs actionnaires. Avec MGM il est un distributeur notoire des films de guerre et de propagande sioniste, comme Exodus (1960) d’Otto Preminger et Dalton Trumbo, avec Paul Newman qui incarne le personnage d’Ari Ben Canaan. Comme le roman de Leon Uris qui l’inspire, le scenario prend de grandes libertés avec l’histoire vraie du conflit au Moyen-Orient. Comme l’attestent, d’une manière ou d’une autre, les ouvrages de quelques auteurs et critiques de cinéma – Tino Balio, Yosefa Loshitzky, Peter Medding, Jean- Michel Frodon, Allôn Gal, Omer Barlov, Roland Boer, et notamment Edward Said (Propaganda and War) – la présentation romanesque de la guerre et des événements associés à la fondation de l’État hébraïque n’est pas innocente. Si, pendant des années, Hollywood a joué un rôle déterminant dans le formatage de la culture politique et intellectuelle quasi-universelle, Exodus en particulier a eu une influence nette sur l’opinion publique occidentale à l’égard du développement d’une politique identitaire juive et du soutien à Israël.

« Maintenant, je veux parler officiellement ; vous ne devez jamais, jamais répéter, ni en discuter avec personne, pas même vos épouses. Si vous le faites, vous irez en cour martiale et finirez votre vie en prison ou pire. » Le contre-amiral Isaac Campbell Kidd Jr., 1967

Prononcées en juin à Malte, les paroles de ce gradé militaire, dont le père a été tué sur le pont de l’USS Arizona pendant l’attaque de Pearl Harbor par l’armée japonaise, ont suffi pour faire taire les officiers et hommes américains jusqu’à ce que James Marquis Ennes, Jr – en juin 1967, un lieutenant sur le pont de l’USS Liberty – ait pu faire publier son livre mémorable Assault on the Liberty en 1979. Livre qui a valu à son auteur d’innombrables attaques et bâtons dans les roues, y compris des accusations d’antisémitisme.

Sous la menace de poursuites judiciaires, de réclusion à perpétuité ou pire, les 205 marins et marines survivants ont été séparés les uns des autres et dispatchés vers des unités navales aux quatre coins du monde. Les plus hautes autorités aux USA – le Président Johnson et le Secrétaire à la défense McNamara – sont directement intervenues pour caviarder et détourner les conclusions d’un rapport d’enquête officiel et, surtout, pour étouffer la parole des témoins oculaires directs de l’attaque israélienne sur l’AGTR-5.

Quand la mondaine Clare Boothe Luce a demandé à LBJ pourquoi il avait accepté le poste de vice-président, nettement moins stratégique que celui de chef de la majorité au Sénat qu’il occupait avant sa nomination, il a répondu, de manière fort prémonitoire :

« Un président sur quatre est mort pendant son mandat. Je suis un joueur, chérie, et c’est la seule chance que j’ai… »

L’anecdote est racontée par Laurent Guyénot dans l’une de ses analyses sur l’assassinat de JFK, comme événement avec lequel l’État profond (Deep State) a pu asseoir totalement son autorité. Il discerne trois pistes concernant les véritables coupables du putsch du 22 novembre 1963 à Dallas, JFK – soutenu par son frère Robert – ayant réussi à se mettre à dos pas mal de monde. Laurent Guyénot identifie trois entités a priori distinctes, mais surement interconnectées. Primo : Allen Dulles et la CIA, depuis le fiasco de la Baie des Cochons et la politique de détente entamée avec Nikita Khrouchtchev. Secundo : LBJ, un menteur pathologique assoiffé de pouvoir et qui, malgré l’appui de J. Edgar Hoover du FBI, a été sur le point d’être démis de ses fonctions à cause des scandales de corruption.

Tertio : Israël. Sujet tabou et innommable. Comme nous le montrent les ouvrages d’Avner Cohen, Pierre Péan et surtout Michael Collins Piper, John Fitzgerlad Kennedy croisait le fer avec David Ben Gourion sur la centrale de Dimona et sentait, sans doute, qu’il jouait avec le feu autant avec Tel Aviv qu’avec Moscou. Surtout avec un James J. Angleton, russophobe et éventuel asset militaire du Mossad. Prolongement d’une politique expansionniste européenne quasi-millénaire, au centre d’un complexe militaro-industriel aujourd’hui mondialisé, les USA sont nés sous le signe de la violence judéo-chrétienne. Cette nation prendra son essor industriel dès la guerre civile (1861-1865) et l’extermination systématique des bisons dans les années 1860 et 1870. Ce qui sonnera le glas de la culture des peuples indigènes qui occupaient les Grandes Plaines : Apaches, Arapos, Comanches, Cheyennes, Kiowas, Pawnees, Sioux etc.

De coup tordu en conquête militaire, la suite des agressions qui caractérisent la politique étrangère des Etats-Unis est grandement facilitée par des attaques sous fausse bannière – La Maine, Le Golfe du Tonkin, L’USS Liberty, 9/11 – ou par des complots et événements historiques amenés par la poursuite de tant d’aventures guerrières – Lusitania, Pearl Harbour, ou la menace nucléaire iranienne imaginaire par laquelle Israël obtient à présent la livraison d’armes de destruction massive par les États-Unis et l’Allemagne. La conspiration du silence subséquente au 8 juin 1967 a permis de camoufler le grand revirement pro-israélien qu’a eu dès lors la diplomatie des USA.

Opération Texas était une opération clandestine pour aider les juifs européens à s’évader de l’Allemagne nazie. En 1938, Lyndon Baines Johnson, alors un membre du Congrès, a travaillé secrètement pour établir un refuge au Texas pour ces personnes et a aidé des centaines d’entre eux à entrer au Texas via l’île de Cuba, le Mexique et l’Amérique du Sud. La religion de LBJ était l’Église chrétienne des disciples du Christ de tendance calviniste. Originaire du Texas, l’État de l’étoile solitaire, il a été endoctriné, habité dès son plus jeune âge par le mythique esprit conquérant de la frontière éternelle. Le futur 36e président des USA fut influencé dans son attitude positive envers les juifs et Israël par les croyances religieuses de sa famille. Le baptisme est un courant évangélique issu d’un réveil suscité par le pasteur anglais John Smyth en Hollande en 1609. Le grand-père de LBJ était Samuel Ealy Johnson, Sr (1838-1915), bouvier et soldat très croyant qui partageait avec son petit fils ses connaissances bibliques. D’où le verset préféré d’un président en exercice, qui vient de la version King James de la Bible et du livre d’Isaïe 01:18, « Venez et discutons – dit le Seigneur… »

L’Opération Cyanide a été conçue pour assurer la victoire d’Israël au Moyen-Orient. L’attribution de la destruction d’un navire américain au monde arabe aurait justifié des représailles à grande échelle. Le 8 juin 1967 a engendré une tentative de camouflage inouïe et, à ce jour, cette tuerie de citoyens américains reste le seul incident maritime du genre qui n’a pas été étudié par le Congrès. LBJ et ses amis israéliens ont voulu remettre le couvercle sur la boîte de Pandore ouverte par l’assassinat de JFK. Pour ceux et celles qui doutent de la véracité de ce récit, il suffit de penser que le Pentagone et Harry S Truman n’ont pas hésité à atomiser Hiroshima et Nagasaki.

Paul Matthews


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