@bakerstreet
Le problème est que ces fameux instincts conduisent les gens qui prennent le bus à se sentir seul contre plusieurs. Les petits caïds agissent souvent en groupe et montent dans des bus où les gens se rendent individuellement chez eux ou à leur travail. Or le lien social s’étant perdu, et la solidarité avec, les gens ne se sentent plus reliés entre eux.
Une des fois où j’ai gueulé dans le bus, les petits fouteurs de merde étaient pas moins de onze (j’ai recompté mentalement en tenant compte des places qu’ils occupaient : les 5 sièges du fond et 3 autres paires de sièges), et comptaient donc sur le nombre pour intimider la foule, car le bus était entièrement plein. Ils s’en sont pris à une fille qui était assise à côté de moi, et à moi (ils croyaient que j’étais une fille car je portais les cheveux longs et leur tournait le dos). Je me suis simplement mis en colère, leur ai intimé de me respecter car moi je les respecte, et ai répliqué à leurs vannes. Ils se sont aussitôt calmés. Ils ont blagué un peu à haute voix pour gérer leur honte de s’écraser contre un inconnu qui les avait pris au dépourvu, mais n’ont plus rien fait jusqu’à la fin du voyage.
Par contre j’ai eu droit à des représailles plusieurs jours plus tard, mais là aussi j’ai su gérer sans problème. Je comprends que ce ne soit pas à la portée de tout le monde, car je ne suis pas moi-même à l’aise là-dedans, je n’aime pas la bagarre ni la violence, et étais alors plutôt timide et introverti. Mais si j’y arrive alors c’est possible, d’autant que j’ai accompli cela sans jamais trouver aucun soutien. Je suis fier d’avoir montré aux gens qu’on peut agir face à ces incivilités, et que c’est leur passivité qui les favorise, comme vous le dites. D’un autre côté je me suis mis en danger à cause de leur passivité, mais si personne ne commence à montrer l’exemple, alors tout est foutu, et c’est bien souvent à cause de ça qu’on en arrive là.
Dans le même ordre d’idée, dans un ancien appartement, un soir, je suis témoin d’une effraction dans l’hôtel qui était en face de chez moi... Ils ont cassé la porte vitrée de l’entrée à deux, et à grand bruit, il devait être 23 heures, et personne ne s’est montré à la fenêtre... sauf moi ? ... J’ai bien évidemment appelé la police. C’est à croire que les gens ne se sentent concernés que si ça leur arrive à eux, et qu’ils font tout pour que ça finisse par arriver.