@clément dousset.
Il me semble vain de gloser de conscience/inconscience dans l’espèce humaine sans passer par la case Erickson. Je n’ai pas chez moi le livre que je voudrais citer ; ce sera donc de mémoire.
Deux exemples :
Un ancien policier municipal souffre d’emphysème. Il ne parvient pas à restreindre sa consommation de tabac et d’alcool. Erickson lui donne la prescription de ne pas les acheter en bas de chez lui, mais à un mile ou deux pour l’un, idem pour l’autre, dans un magasin différent, et dans des quantités strictement limitées, minimales. Le patient jure tous ses noms de dieux, paie et s’en va furieux. Quelques semaines après, un nouveau patient lui est adressé par lui. Précision : « Il m’a dit que vous êtes le seul psychiatre de Phoenix qui sache ce qu’il fait ». Erickson lui avait fait comprendre que ses courses d’achats étaient un déplacement volontaire, et qu’il pouvait les contrôler.
L’autre exemple met en colère les expérimentateurs neurophysiologistes, car comment le répéter et l’investiguer ? Un homme tombe aveugle en arrivant à un carrefour, « ébloui par une grande lumière rouge ». Il est très effrayé, on l’amène à Erickson, qui se rend vite compte qu’il s’agit d’une cécité hystérique. Il s’agissait de la perception brutale que sa femme le trompait avec ce pompiste roux - justement visible depuis ce carrefour. Perception immédiatement renvoyée dans l’inconscient, mais ça prélève son prix...
Les deux exemples doivent se trouver dans « Et ma voix t’accompagnera ».
Technicien et inventeur hors pair, Erickson jouait constamment de la frontière conscient/inconscient.
Nombreux sont les faits sensoriels qui échappent à toute introspection.