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Commentaire de Claudec

sur Plus de riches, de plus en plus riches... et après ?


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Claude Courty Claudec 25 septembre 2015 21:29

Le capitalisme n’est qu’une expression du matérialisme, dont les variantes, tant collectivistes que libérales, ont eu la faveur de tous les niveaux de la pyramide sociale (riches, classes moyennes et pauvres), au cours des siècles et de l’évolution des sciences, de l’industrie, de l’économie ... et de la démographie.

Ceux qui prétendent que le capitalisme est condamné, expire, est moribond, voire mieux, est mort, se trompent ou mentent.

Nous parvenons au contraire – pour le meilleur et pour le pire –, par l’enrichissement considérable de la société, à un capitalisme triomphant, avec la complicité, consciente ou objective, de tous : depuis ceux qui trônent au sommet de la pyramide sociale, jusqu’aux plus humbles qui vivent de leurs miettes. Il y a ainsi ceux qui ont beaucoup et qui en voudraient davantage, et ceux qui ont rien, et qui en voudraient bien un peu. 

Crésus prêtait déjà aux moins riches que lui, qui achetaient la terre sur laquelle les esclaves puis les serfs, puis nos paysans travaillaient et vivaient (ou survivaient) de leur travail, avant la mutation industrielle par laquelle ils sont partis exercer leur activité en usine.

Comparer l’avoir des plus riches au dénuement des plus pauvres, comme le font OXFAM, Piketty, Stiglitz et autres champions d’une lutte des classes ayant pourtant fait depuis toujours et partout la démonstration de sa vaine obstination, c’est omettre que la richesse des uns est constituée d’actifs dont les autres tirent leurs revenus, aussi faibles soient-ils. Ce sont ces avoirs – ce fameux Capital – qui financent les outils de l’économie, le progrès, l’emploi et la rémunération de tous ceux qui participent à l’accroissement de la richesse globale de la société. Ramener ce mécanisme à une comparaison de richesses individuelle n’a aucun sens, sauf à transformer la légitime aspiration au bien être des plus démunis, en soif d’un égalitarisme sommaire et sans issue.

Richesse et pauvreté sont des conditions relatives, et en cela l’essence même de toute inégalité – non limitativement d’ordre matériel d’ailleurs–. La pauvreté existe par la richesse et réciproquement, instrumentalisée par les uns, combattue par les autres ; compensée dans une mesure toujours insatisfaisante, que ce soit par la solidarité ou par par la loi. Avec ou sans capital, la pauvreté est une fatalité liée à la structure incontournablement pyramidale de notre société et à notre démographie. Par le sort qui le fait naître dans une condition plutôt que dans une autre, chacun est, de sa naissance à sa mort, le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que lui, quelle que soit l’évolution de sa condition au cours de son existence.

Ce qui n’est pas une fatalité par contre est la misère profonde dans une société d’abondance, et le nombre toujours croissant de ceux qui en souffrent, laissés pour compte du progrès.

Plutôt que de nous obstiner, à la manière de la mouche qui se heurte contre la vitre qu’elle ne voit pas, à la poursuite d’une utopique suppression des inégalités, nous devons donc être conscients que notre seule possibilité est de les réduire par une population moindre – régulation des taux de natalité à l’échelle planétaire, par l’éducation notamment – et un choix entre plus de riches et moins de pauvres, ou moins de riches mais davantage de pauvres.


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