En février 2015, quatre parlementaires français
avaient bravé leur ministre des Affaires étrangères et s’étaient rendus
en Syrie, en qualité d’élus de la Nation. Trois d’entre eux, Jacques
Myard, Jean-Pierre Vial et François Zocchetto, avaient été reçus par le
président Bachar el-Assad, mais pas le quatrième, Gérard Bapt.
M. Bapt avait justifié son absence par sa discipline au sein du
groupe socialiste, qui était opposé à une telle rencontre. Il semble
qu’au contraire, c’est le président el-Assad qui aurait refusé de la
recevoir.
Durant ce premier voyage, Gérard Bapt était accompagné d’une personne
présentée comme son ancien assistant parlementaire, Jérôme Toussain.
Gérard Bapt est à nouveau en Syrie, accompagné cette fois de deux
nouveaux parlementaires français, Jérôme Lambert et Christian Hutin,
mais pas de Jérôme Toussain, qui s’est vu refuser un visa.
Il s’avère que durant le premier voyage, Jérôme Toussain et Gérard
Bapt représentaient les intérêts de la Grande Loge de l’Alliance
maçonnique française (GLAMF), une scission de la Grande Loge nationale
française (GLNF), créée par Alain Juillet (ancien responsable de
l’Intelligence économique au Secrétariat général de la Défense
nationale).
M. Toussain, qui multiplie les voyages en Iran, entend faire du
business avec des États sous embargo, comme il l’avait fait avec l’Irak
de Saddam Hussein. En outre, il entend servir les intérêts britanniques.
La GLAMF a été reconnue, en 2014, par le Prince Edward, Duc de Kent, et
sert de couverture au MI6, les services secrets extérieurs de la
Couronne.
Durant ce second voyage, Gérard Bapt a poursuivi les contacts de son
« frère », Jérôme Toussain. Il a réuni, le 28 septembre, diverses
personnalités économiques syriennes figurant sur la liste des sanctions
européennes et leur a promis de les radier de la liste... sous certaines
conditions.
Bien entendu la GLAMF n’a aucun pouvoir sur la liste des sanctions européennes.
À Damas, on s’interroge pour savoir si M. Bapt est simplement un
député corrompu ou s’il intervient pour le compte des Britanniques afin
de saboter les efforts des autres parlementaires et de perturber les
nouveaux canaux de communication établis entre la France et la Syrie.