« Nul n’a droit au superflu tant que chacun n’a pas le nécessaire. »
disait une affiche de la Révolution française de 1848 (citée par Anne-Cécile Robert )
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Au delà des aspects d’une nécessaire visée utopique, ancrée dans une souhaitable dynamique civilisationnelle historique et culturelle, cet article aborde un point devenu encore plus impératif à l’aube de notre XXIe siècle.
L’humanité vient d’atteindre un stade de son développement qui change fondamentalement la nature des défis auxquels elle devait faire face pour son adaptation vitale.
Voici l’heure où, grosso modo, les foules sont en train ou en passe de vivre le rêve visé par tous nos aïeux, à savoir : il serait techniquement possible d’éradiquer partout la misère et une insécurité inhumaine.
Or, ce qui menace le plus la survie de l’Humanité ne vient maintenant plus des contingences extérieures, mais de l’Homme lui-même. Equilibre écologique menacé par les déséquilibres des productions humaines ; équilibres sociaux et civilisationnels menacés par les peurs, ambitions ou vanités humaines.
La vertu la plus essentielle qu’apporterait une garantie inconditionnelle de pouvoir survive en toute fraternité, pourrait être vue comme une démocratisation de l’ennui !
En effet, c’est parce que l’ennui est un luxe, qu’une trop faible proportion des humains, élitiste, a pu y être confrontée. Et ce n’est qu’en affrontant l’ennui que l’Homme prend conscience de ses vraies aspirations humaines ; sinon il se réfugie dans l’agitation et le divertissement ... qui au total nous ont conduits au consumérisme actuel ...
’ Ôte-toi de mon soleil" avait dit Diogène de Sinope ...
N’est-il pas troublant de constater que ceux qui ont su imaginé l’atome rien qu’en pensée (en osant se servir de leur propre entendement) ne sont pas les agités qui s’en servis de façon douteuse ?