@Luc-Laurent Salvador
Reich nous offre à la fois une image du sage et du tyran. Cohérent au départ, et ami de Freud, il commença insidieusement à déraper, entre mégalomanie, et persécution. Ses théories sur « l’orgone », sont assez fumeuses, et plus l’homme prend de l’age, plus il devient suffisant et paranoïaque. « Le petit homme », oui je me souviens de cet épithète mesquin qu’il employait pour qualifier ceux, ces misérables bonhommes, qui osaient faire perdre leur temps, et mettre des bâtons dans les roues, en contestant les travaux, d’une sommité comme lui....Ses travaux expérimentaux, manipulant le radium, débouchèrent souvent sur des catastrophes. Il prétendit guérir le cancer, faire pleuvoir, et s’enfonça de plus en plus dans la folie, se prétendant persécuté par « les fascites rouges ».... La volonté de puissance est omniprésente chez lui, et une fois de plus on vérifie dans son histoire, que toutes nos préoccupations sur les autres ne sont que nos propres projections. Mais ça, même pas besoin d’avoir lu Shakespeare pour le savoir.
Vous avez parlé justement de Wells, grand prophète des sciences, et pourvu d’une certaine poésie, et d’un humour certain, ( comme Shakespeare) que Reich n’avaient pas. Voilà la clé de son problème. Le manque d’humour est une infirmité totale. Il vous coupe du commun et de cette capacité sacrée à faire corps avec le groupe. S’il avait eu un peu d’humour, A la place du petit homme il aurait vu peut être un clown, ou une face de lune, comme Einstein l’a vu, en tirant la langue à la face du monde
Parmi les grands esprits, ne pas oublier Huxley qu’on réduit souvent au meilleur des mondes. Dans contrepoint, il nous parle de l’écologie, comme le souci futur du monde. En fait même Conan Doyle eut cette intuition dans « le jour où la terre hurlera »...Le catastrophisme, si on peut l’appeler ainsi, ne date pas d’hier. Lisez donc « le magazine littéraire » de juillet août, si vous le trouvez. Ils ont fait un numéro spécial, très intéressant. Bien sûr, sinon, pour revenir au jour de clarté laïque, on ne peut que penser qu’au culte de la raison et l’être suprême, qui donna lieur à de nombreuses manifestations, en 1794