Sans prendre parti dans l’actualité du phénomène épineux, complexe (voire embrouillé à souhait) et passionné, évoqué par cet article, même le dernier des néophytes, qui se sait toujours quelque part concerné de près ou de loin, ne peut passer à côté de la remarque suivante :
nous constatons ainsi tous qu’il existe des exceptions, officiellement justifiées et assumées, à une interdiction idyllique de la peine de mort ; à savoir :
- des individus s’étant affichés en terroristes dangereux et ayant sévi dans leur propre pays ont été abattus par les forces de l’ordre
- des individus ayant volontairement rejoint des terroristes en guerre, de fait, auraient aussi payé de leur vie leur engagement aux côtés des ennemis ciblés par les militaires de leur pays dans l’exercice de leurs fonctions.
Partant, la question posée par cet article, ne semble pas seulement réservée aux spécialistes suffisamment informés (ou ’éclairés’ ?) pour apprécier les tenants et aboutissants des conflits évoqués. Ce serait d’abord une question de morale, et fondamentalement, de politique : quelles sont la légitimité procédurière et les fondements théoriques des processus officiellement établis qui président à la légitimation officielle des exceptions à un rejet catégorique de la peine de mort ?
Sur le plan de la morale individuelle, l’observation des opinions émises laisse déjà entrevoir une acceptation d’exceptions dans le rejet de toute mise à mort. ( Caution ? acceptation ? relativisation ? mansuétudes de circonstance ? concernant des exactions dictatoriales - seulement suspectées ? - non élucidées ? ...)
Identifier les justifications revendiquées ou sous-entendues pour l’acceptation de ces exceptions serait déjà un pas vers un débat constructif ( Raison d’Etat ? Défense d’intérêts nationaux ? géostratégie ? idéologies assumées ? ...)
Mais il serait tout aussi constructif d’analyser plus finement comment ces exceptions peuvent se mettre en oeuvre, et à quel point elles sont on non consciemment assumées par le peuple ?
( Se contenter d’élire de temps en temps ; puis se contenter ensuite de critiquer les décisions estimées néfastes ? Des élus pourris, et des électeurs irresponsables laissant à un Représentant du peuple le soin d’endosser seul la responsabilité de l’exception suprême prévue par la stratégie MAD ?)