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Commentaire de Pomme de Reinette

sur Netanyahu provoque un tollé en accusant les Palestiniens de l'Holocauste


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Pomme de Reinette 22 octobre 2015 20:57

Suite - Extrait du livre d’Albert Londres, Le juif errant est arrivé

–Mort aux Juifs !
–Le gouvernement est avec nous !
Ces cris à la bouche, le poignard au poing, les fils du prophète courent dans Jérusalem. Ils attaquent les quartiers de Talpioth, de Gedud, d’Haavodah, de Beth-Hakerem et de Beth-Wegam, de Romena, de Gibeat-Chaoul, de San-Hedris, de Mahanain. Ils tuent. Ils chantent.
Deux Anglais, étudiants d’Oxford, voyageant en Terre sainte, se jettent dans l’émeute. Il ne sera pas dit que des Anglais n’essaieront point d’arrêter la danse. Ils adjurent les musulmans. Ils sont jeunes ! Ils ne comprennent rien à la politique !
Et voilà que s’allument les ghettos d’Hébron et de Safed. Tel Joseph, Gerdi, Nahalal doivent se défendre dans la plaine de Jesraël. La main-d’œuvre arabe est décidément à bon prix : les assassins  n’auront droit qu’à dix cigarettes par tête de juif !
Holà, l’Europe ! on saigne en Palestine !... Le « home national » devient la boucherie internationale !

Les soldats du grand mufti
Il faut raconter Hébron et raconter Safed. Hébron est en Judée, c’est-à-dire dans les pierres. Dix-huit mille Arabes, mille Juifs, mille vieux Juifs non tous âgés, mais tous vieux : Juifs de l’autre temps, papillotes et caftans ! On est dans Hébron. Rien de plus oriental à offrir au  voyageur. Des rues pour drames cinématographiques. Très bien ! Mais tout cela est arabe. Où est le ghetto ? Vous regardez et ne le voyez pas. On vous a dit cependant qu’il était ici, dans ce bazar couvert, entre ce carrefour et cette basse mosquée. Pas de ghetto ! Aucun Juif !
Vous retournez aux renseignements. Alors, on vous donne un guide. Le guide vous ramène dans le bazar couvert et vous arrête entre l’échoppe d’un marchand de babouches et un vendeur d’agneaux écorchés.

Là, dans le mur, un trou : c’est une porte, la porte du ghetto. Vous la franchissez courbé en deux ; vous vous redressez, et alors, si jusqu’ici vous n’aviez rien vu, vous voyez maintenant quelque chose. Il ne suffit pas de voir, il faut croire aussi. Ce qui s’offre aux regards est incroyable. Ce ghetto est une montagne de maisons, une vraie montagne avec ses crêtes, ses cols, ses ravins, une petite montagne  mal fichue, hargneuse, sans un centimètre carré de terre : toute couverte de maisons, toute ! Pour atteindre le rez-de-chaussée de la deuxième bicoque, il faut passer par le toit de la première. Du toit de la seconde, vous voici de plain-pied dans la troisième. Ainsi pour chacune. Où sont les rues ? Au fait, où sont-elles ? Pas de rues ! Pourtant, je marche et je ne marche pas toujours sur les toits ! Non ! Mais je grimpe des escaliers, j’emprunte un couloir, je me  perds dans des labyrinthes.  Croyant déboucher sur une place, je me trouve dans une chambre à coucher. Un Juif de grande taille, étendu sur le seuil de sa maison, aurait la tête chez lui, les pieds chez le voisin... un voisin à qui il voudrait du mal, un bras ailleurs et l’autre dans la synagogue ! Trois synagogues communiquant entre elles couronnent le fol État. Le soleil n’a rien de plus extravagant à chauffer sur toute la surface de la terre !
Là vivent mille Hébreux. Non de ceux qui déployèrent le drapeau au mur des Lamentations ; non mille gaillards de Tel-Aviv ; non plus ces colons durs et décidés de la plaine de Jesraël. Mille Hébreux qui n’étaient point venus en Palestine dans un bateau, mais dans un berceau, mille Juifs éternels. Une famille, une seule, était arrivée récemment de Lithuanie pour vivre en sainteté et non en conquérante sur la terre des ancêtres. Tragique famille !
Amis des Arabes ? Presque. En tous cas, point ennemis. Se connaissant tous, même par leurs noms, se saluant depuis dix ans, depuis toujours. L’Hébron juif était célèbre,  non par ses sentiments  nationaux, mais par son école talmudique.

Or les Arabes n’attaquèrent pas Tel-Aviv, mais Hébron... mais Safed. Je n’ignore pas que Ragheb bey El Nashashibi, franc comme l’épée, s’excuse en disant : « À la guerre comme à la guerre. On ne tue pas ce qu’on veut, mais ce qu’on trouve. La prochaine fois, tous y passeront, jeunes  comme vieux. » Nous faisons expressément remarquer à Ragheb bey que nous ne le mettons pas au défi de tenir sa parole. Il en serait fort capable. Mais l’avenir, aujourd’hui, n’est pas notre affaire.
Le 23 août, le jour du grand mufti, deux étudiants  talmudistes sont égorgés. 


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