Compliments
pour cet article informatif de haut niveau journalistique. Je me demande même
si nos médias sont en état de produire ce type d’article, sauf peut-être Le
Monde Diplomatiques et quelques revues plus ou moins confidentielles.
On perçoit
que votre cœur penche vers une Europe fédérale, plutôt que confédérale. Ce choix
est important. Si l’Europe fédérale est une cible dont on peut se rapprocher, avec
le soutien des citoyens européens, vous auriez raison. Si en revanche ce
mouvement vers le fédéralisme conduit à
un rejet par les peuples européens, et finalement un échec, l’ambition d’une Europe
fédérale apparaîtrait comme une erreur stratégique très coûteuse.
La Grèce et
la crise migratoire indiquent, comme vous le notez, que l’Etat le plus puissant
décide pour l’Europe, dans un contexte idéologique et juridique d’Europe
fédérale imposant aux autres Etats de suivre. C’est une contradiction assez désagréable
à vivre. Les Hongrois sont sans doute scandalisés par l’arrogance de l’Allemagne,
avant qu’elle ne tourne casaque. Une Europe confédérale serait dans ces
circonstances plus en phase, je crois, avec les souhaits et les besoins de
chaque Etat.
L’argument
TINA concernant le choix fédéraliste est discutable. On a le sentiment que ce slogan
est celui d’une oligarchie de moins en moins soutenue par les populations.
Impossible (pour moi) de dire si une Europe confédérale aurait plus d’avenir qu’une
Europe fédérale, mais je me pose la question. La Suisse m’apparaît en tout cas mieux
armée que bien des pays de l’UE pour affronter les tempêtes générées par la
mondialisation.