@Antenor
Toute la manoeuvre de Labiénus repose sur l’idée qu’il faut faire croire à Camulogène, un, que les Romains vont attaquer en 6, deux, qu’ils s’en vont. Toutes les instructions (secrètes) de Labiénus vont dans ce sens, et cela se passe de nuit. Votre proposition est trop classique pour croire que Camulogène se soit laissé surprendre par une diversion alors qu’il était sur ses gardes. Un Camulogène en alerte et c’était, à coup sûr, l’écrasement des premiers romains débarqués.
Mais l’important n’est pas là. Il est dans la précision du récit qui serait autre dans votre hypothèse. Vous avez, dans mon explication, toutes les phases de l’engagement, point par point, et cela correspond à la logique.
Il n’y a pas de doute à avoir. Le juge de paix est le choix des mots latins. Le mot important est « transmittitur ». Dans sa rédaction des Commentaires, pour indiquer le franchissement d’un fleuve, César utilise toujours le mot « traducere », dans l’expression « exercitum traducit ». C’est d’ailleurs l’expression qu’il utilise quand Labiénus fait franchir la Seine, à Melun - j’ai traduit exercitum par « ses troupes » (ce que me permet le mot latin). Dans le cerveau latin rigoureux de César, le langage fleuri et varié du français n’a pas sa place. S’il utilise le mot « transmittur, c’est pour dire autre chose que traverser le fleuve. Toujours dans le cerveau latin rigoureux de César, il est dans le fil de pensée suivant : légions -> obstacle/marais puis obstacle/marais -> on franchit l’obstacle (Labiénus envoie ses troupes de l’autre côté).
En proposant la traduction »traverser le fleuve" le Gaffiot se trompe et a trompé tous le traducteurs.