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Commentaire de BRIATTE

sur La guerre du Pacifique, deuxième manche


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BRIATTE 31 octobre 2015 16:43

Helios en détaillant les événements qui ont déclenché la guerre du Pacifique souhaite démontrer que le passage aux actions armées ne relève pas de la responsabilité du Chili, mais du non respect par les Boliviens des accords de taxation de l’exportation de minéraux. Il veut faire croire que l’occupation du port d’Antofagasta par 300 soldats chiliens n’est somme toute pas une agression, d’autant plus que, selon lui, les Chiliens sont « tres doux qui deteste en général le recours a la force ». Notre commentateur, qui ignore la notion de souveraineté nationale, essaie par cette pirouette de prouver que le Chili a subi la guerre. D’ailleurs n’affirmait-il pas dans son premier message que « ce fut une guerre imposée par l’alliance du Pérou et de la Bolivie » ou encore que « le Perou et la Bolivie prirent la responsabilité d’une guerre en considérant leur forces armées plus nombreuses et plus fortes ». Une interprétation de l’histoire qui me semble aller à l’encontre des faits et me fait penser à cette curieuse façon d’agir qui consiste à faire porter la responsabilité au pays agressé, technique très utilisée dans l’histoire, notamment à l’époque des guerres coloniales. L’exemple le plus parlant et le plus ignoble reste la guerre de l’opium imposée par Londres à la Chine en 1839.

C’est également faux de dire que « le Chili occupait déja de fait la région d’antofagasta » sous prétexte qu’une majorité de Chiliens y travaillaient. Les cartes et les traités de l’époque situent la frontière sur le parallèle 24 sud.

L’auteur affirme que c’est un trait de caractère chilien - « un peuple tres doux »- qui a permis à Pinochet de contrôler facilement le pays. Le général Pinochet, sans doute un Chilien très « doux » lui aussi ? Rappelons qu’il a fait bombarder le palais présidentiel pour vaincre une poignée de civils armés de fusils qui défendaient leur Président, fait fusiller et disparaître plus de 3 000 personnes (hommes, femmes, enfants confondus), en a fait emprisonner et torturer plus de 35 000 autres (rapport Valech), a forcé à l’exil des centaines de milliers de citoyens, a volé l’État et les biens des persécutés, etc.

Ensuite, il fait une série d’affirmations fausses sur la guerre du Pacifique. Voyons :

« le Chili a commencé par perdre des batailles ». Faux : la seule bataille terrestre vraiment perdue par les Chiliens au début de la guerre fut celle de Tarapacá le 27 novembre 1879.

« les Peruviens abandonerent rapidement car leur population n’avait pas vraiment envie de se battre ». Faux également, et à considérer comme une déformation des faits, voire une insulte au peuple péruvien. Ce furent les Boliviens qui, après la bataille de Tacna en mai 1880, ne participèrent plus à aucune action car la guerre s’est poursuivie exclusivement sur le territoire péruvien. Lima fut occupée le 17 janvier 1881 après de nombreuses et meurtrières batailles telles que Miraflores et Chorillo. La résistance des plus démunis et des Indiens, dans les montagnes de la cordillère, va perdurer trois années et connaître de nombreuses victoires (ex : la bataille de la Concepción).

Concernant l’Argentine, Helios ne craint pas de changer de version dans son analyse. Tout d’abord, « les argentins en profitèrent pour attaquer au sud et s’emparer de grand morceau de Patagonie ». Ensuite, les Chiliens ont de nouveau été « bonne pâte » en signant un traité basé sur la ligne de partage des eaux. Curieuse façon d’expliquer les questions de politique internationale.

Sur le fait divers relatif au trafic de voitures qualifié de délire : contrairement à ce qu’affirme Helios, les autorités boliviennes luttent contre le trafic, d’où mon exemple.

Sur la corruption au Chili, il affirme que « Contrairement a ce qui est écrit les « affaires » sont permanentes et touchent tous les partis ». Effectivement, actuellement, il n’y a pas une semaine, sans qu’une affaire de corruption ou collusion -pour fausser la concurrence-, entre patrons et politiques de droite ne soit dévoilée. Dernière affaire en date : la collusion des industriels du papier et de l’alimentation. Mais les affaires ne touchent pas tous les partis comme veulent le faire croire les élus de droite et leurs partisans, parce que cette pratique concerne essentiellement la droite et les grands groupes économiques qui les financent. Le groupe parlementaire PC-IC (parti communiste-gauche citoyenne) n’est nullement impliqué dans ce type d’affaires, même si une campagne de dénigrement a commencé (voir les accusations mensongères de malversation portées contre ARCIS ou les mensonges sur des financements illégaux de campagne électorale).

Concernant la situation chilienne. Pour en finir avec les « impressions », quelques données objectives à consulter.

Les tableaux comparatifs de l’indice de Gini :

1) Des membres de l’OCDE où le Chili présente l’indice le plus élevé, c’est-à-dire la distribution des richesses la plus inégale : http://www.emol.com/especiales/2015/economia/desigualdad/graficos.asp

2) Au niveau mondial dans lequel le Chili se situe en position 141 sur 160, tandis que les pays de la zone euro sont positionnés au dessus de la 25ème place : https://es.wikipedia.org/wiki/Anexo:Pa%C3%ADses_por_igualdad_de_ingreso

J.C. Cartagena.


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