• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Danièle Dugelay

sur Le docteur Bonnemaison est entre la vie et la mort !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Danièle Dugelay Danièle Dugelay 31 octobre 2015 23:49

é Ce n’est guère le moment de faire de l’humour, Monsieur Lavigue. Il s’agit là de l’horreur de la souffrance, véritable torture qu’une loi scélérate, indigne et inhumaine inflige aux mourants pendant leur agonie. C’est une loi empreinte de lâcheté, la lâcheté de ceux qui se soumettent aux dogmes religieux dont ils n’osent pas affronter la bêtise et l’imbécilité. C’est l’obscurantisme et la couardise d’une équipe médicale, d’ailleurs partagée, qui a condamné mon père à supporter l’insupportable avant d’avoir droit enfin à la délivrance. Imaginez un visage méconnaissable, un teint de cire, un nez pincé, un visage ravagé par la souffrance, torturé et, pourtant, c’est votre père, celui dont les autres se souviendront comme d’un homme plein d’humour et débordant d’amour pour la vie. Mais Vous, pendant 15, 20 ans ou plus, vous ne pourrez revoir que ce visage d’un supplicié lorsque des amis évoqueront une de ses facéties. Ma mère, mes filles et moi, nous avons aussi été condamnées à ce harcèlement d’un souvenir qui n’était plus celui que nous aimions, seulement la torture qui lui avait été infligée.

Plutôt que le débrancher, le priver du boire et du manger, l’obliger sciemment à vivre des derniers moments de supplice, n’aurait-il pas mieux valu le libérer en accompagnant une mort douce et sans souffrances ?
Ce serait votre animal, vous l’amèneriez chez le vétérinaire en déclarant à vos voisins que ce n’est pas la peine de le laisser souffrir, mais ce qui est bon pour une bête n’est pas bon pour un être humain, n’est-ce pas ? Celui qui doit mourir doit souffrir pour racheter le fameux péché, c’est cela, n’est-ce pas ? C’est pourquoi nos représentants parlementaires ont décidé de refuser dans tous les cas la simple aide au suicide. Je vous en veux, les calottins, élus ou pas, car c’est votre faute si chaque jour des pères, des grand’mères, des enfants partent dans la douleur. Devant de telles situations, l’ignorantisme devient le crime le plus abject. 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès