@ PIPO, bonjour,
Pas de quoi !
Oui effectivement... concernant le peu d’intérêt que ce sujet suscite. Il est pourtant la cause des causes que recherche tant de personnes aspirant à une société meilleure et se résume à ce que vous soulignez très bien : le manque d’amour.
Sur la question de savoir si le paranoïaque est un pervers accompli, je répondrais oui sans hésitation. C’est d’ailleurs ce que nous enseignent les travaux de Paul-Claude Racamier qui a découvert la perversion narcissique grâce à ses recherches particulièrement poussées sur la paranoïa qu’il classe sur son
échelle des dégradés de dénis parmi les pathologies narcissiques perverses.
Mais le paranoïaque commande au pervers qui peuvent soit coexister et s’entraider, soit se succéder comme le souligne Eugène Enriquez dans son texte.
Racamier a également émis un concept de « paranoïa dormante » qui rejoint l’explication que vous vous faites de la paranoïa du pervers. Pour activer cette « paranoïa dormante », il suffit juste de ne pas donner crédit au délire mythomaniaque du « pervers ».
C’est là que se situe l’un des nœuds du problèmes concernant les « victimes » de telles personnalités dans la sphère familiale, car si l’on possède un tant soit peu de « cœur », on prendra soin de ménager la susceptibilité de notre « partenaire » et de ne pas le froisser par des remarques qu’il jugera blessante, mais en agissant ainsi on donne crédit à la fausse carte qu’il vient de jouer. Or, c’est ne pas lui rendre service que de croire (ou faire semblant de croire) les mensonges des mythomanes. Ce faisant, on met le doigt dans l’engrenage, le cercle vicieux s’installe, le « système » se clôt et devient autonome tant et si bien que l’on ne parvient plus à distinguer qui fait quoi à qui. Les responsabilités sont éludées et plus personne n’est en mesure de distinguer le bon grain de l’ivraie.
Voilà où nous en sommes également au niveau de la société.
Cependant, comme je l’écrivais ci-dessus à gogorat en citant MONTESQUIEU, sur les deux sortes de tyrannies qu’il recense, notre société à fortement éprouvé la première au cours du XX siècle et je pense que nous sommes en train d’éprouver le seconde. Je crois même que c’est une étape obligée si nous voulons évoluer, car, comme j’ai pu le lire dans un ouvrage sur le bouddhisme dont je n’arrive plus à remettre la main dessus, « pour être apprise [acquise], l’universalité de toute chose doit être expérimentée ».
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas nécessaire d’en parler. Il faut juste être bien conscient du fait que peu de gens souhaitent aborder ce problème (problème d’autonomie et de maturité, l’un de mes prochains sujets), bien qu’il nous concerne tous et que nous en subissions tous les conséquences.
Cordialement,