@Layly Victor.
Parmi les objections, une sérieuse est que les « classes » n’ont jamais pu être définies. Au temps où Marx et Engels écrivaient en Grande Bretagne, l’évidence leur suffisait. Et les temps changent, les réalités changent. On a été infoutus de trouver les « classes sociales » sur lesquelles appuyer « la démocratie » en Libye. On l’ignore toujours.
Et nombreux sont les cas qui défient la sociologie de poche - que dis-je ? de timbre-poste ! - des demeurés marxistes.
Le directeur du supermarché le plus proche est un athlète, qui peut tenir tous les postes du magasin. Plusieurs matins de suite, je l’ai vu assurer la manutention. Vous allez le ranger dans quelle classe ?
Des ingénieurs de production qui peuvent faire tous les horaires, nuit inclusivement, qui connaissent chaque ouvrier de l’usine, qui peuvent saisir un chalumeau et couper les bouteilles de gaz, sauvant la vie d’une dizaine de personnes, vous allez les ranger dans la classe des exploiteurs ? Sur votre papier tout est simple cependant.
Telle secrétaire de direction, horaires très lourds, voiture modeste, maison modeste. Vous allez la ranger dans les exploiteurs ? Je doute que vous sauriez faire tourner la boîte sans elle, et son expérience.
Bon courage aussi si vous tentez de redresser l’Algérie sans reprendre à zéro toute l’organisation de l’agriculture, qui a été ruinée par l’oligarchie pétrolière et la bureaucratie sans compétence. Les terres fertiles de la Mitidja sont mitées de résidences somptueuses, et le paysan qui sait encore quoi planter et comment, il est au moins septuagénaire.