Le réchauffement climatique ? La belle
affaire ! Au cours de notre ère, l’Homme a déjà connu trois
réchauffements et deux refroidissements majeurs, entrecoupés de
brusques périodes d’élévation ou de rafraîchissements soudains
des températures. L’eau de la Méditerranée a varié de 5 °C à 26
°C et sa hauteur sur nos côtes a oscillé entre moins 120 mètres
et plus 120 mètres. En comparaison, les prévisions les plus
alarmistes des climatologues, qui tablent sur 6 °C de réchauffement
et 10 mètres d’élévation du niveau de la mer d’ici la fin du
siècle, paraissent presque anecdotiques...À Nice, il y a 200 000
ans, la mer battait la grotte du Lazaret qui se situe aujourd’hui à
plus de 20 mètres au-dessus de la plage. Elle a laissé des dépôts
riches en organismes marins tropicaux. Dix mille ans plus tard, le
niveau de l’eau avait baissé de 110 mètres et les ante
néandertaliens qui habitaient la grotte chassaient le cerf, comme
dans la toundra sibérienne !
Leurs proches descendants néandertaliens, eux, chassaient
l’éléphant, l’hippopotame et le rhinocéros et ramenaient leurs
carcasses aux grottes de Menton. C’était il y a 120 000 ans, la
Méditerranée était remontée de 100 mètres et sa température
affichait un bon 18 °C. Les hommes de Cro-Magnon, qui se sont
installés ensuite dans les grottes de la frontière italienne
connurent, il y a 18 000 ans, un « maximum glaciaire » qui leur
permit d’assister à l’arrivée des mammouths sur les bords de la
Méditerranée ! Trois mille ans plus tard, les températures
regrimpaient en flèche (+10 °C en 3 ans), avant un nouveau coup de
froid...Quels enseignements en tirer ? Pour Henry de Lumley : «
L’Homme s’est toujours adapté aux changements climatiques, et il
continuera à le faire. Ce sera seulement plus difficile à gérer
socialement, car la population humaine a énormément augmenté
depuis 200 ans ». Changer de territoire pour fuir la sécheresse ou
la glaciation sera, effectivement, moins facile en 2 100 qu’à
l’époque de ce cher Cro-Magnon... !