@Fergus
Je ne considère pas avoir un problème avec les médias : Selon moi ce sont organiquement *tous* des instruments de propagande.
La différence que je consent entre eux est que pour assurer cette propagande, certains s’en tiennent à des faits vérifiables et des analyses objectives, d’autres utilisent des rumeurs infondés, des analyses tronquées et se repaissent des bruits de réseaux sociaux.
Je mets novaïa gazetta dans cette seconde partie, mais aussi Rossiya Segodnia (la maison mère de Sputnik News, que je ne confonds toutefois pas avec RT même si il s’agit d’un homonyme).
Bref, je n’ai aucun soucis à considérer que des médias très pro poutine sont des propagandistes usant de mensonge de manière routinière, parce que effectivement certains (mais pas tous) le sont.
Sur ma conception générale des médias, je ne fais en fait pas de différence significative entre la « vertu » des médias Russes, et celle des médias Français, et ce que je vais dire s’applique aux deux, et même en fait à pratiquement tous le mass médias dans le monde, et à tous support (papier, radio, télé).
Le mass média est en réalité détenu par des personnes et des intérêts privés. Sauf cas exceptionnel, les médias d’état sont partout très minoritaires en nombre, et en diffusion.
Il me parait aussi très présomptueux de considérer que tel ou tel média privé serait inféodé à tel ou tel gouvernement : c’est en réalité une relation complexe d’interdépendance. Du coté privé, on doit effectivement faire en sorte que l’état vous tolère, voire même dans certain cas que ce dernier fasse travailler les sociétés de votre groupe. C’est ainsi qu’un groupe de BTP qui détiendrait par exemple une grosse télévision cherchera toujours à plaire à un état qui ne l’oubliera pas dans ses commandes.
Et du coté de l’état - en fait de l’homme politique - il sait que pour gagner son poste il devra présenter ses propositions et séduire son électorat. Cela ne peut se faire qu’avec la complicité active du mass média, au mieux sa bienveillance.
Bref, la relation média/etat/politique est bien plus compliqué, et surtout pas à sens unique.
Quand à définir un classement de la vertu, je ne sent bien en peine de le faire : la Russie que vous qualifiez « de Poutine », et que vous diriez « contemporaine » si toutefois vous vouliez quitter le temps d’une phrase les mots que notre propre propagande nous ont imposés, je ne la voit ni plus ni moins vertueuse que nous-même, ou même que les états unis, ou la corruption y a été rendue transparente, mais n’en reste pas moins une corruption institutionnelle.